Depuis les turbulences connues à partir de l'année 2006 par la tomate
industrielle, avec un recul des surfaces cultivées pour plusieurs causes dont
notamment, l'endettement des agriculteurs qui ont été obligés d'abandonner
cette culture, la faillite de certaines conserveries pour mauvaise gestion, la
concurrence déloyale des importateurs du triple concentré de tomate, conjuguée
à une désorganisation de la filière, il aura fallu les mesures incitatives de
l'Etat, introduites en 2009 pour que cette filière puisse revoir le retour de
cette culture avec 1.000 ha, puis le rachat des dettes des conserveries en
difficulté par la BADR sur ordre du président de la République, en 2013. Ce qui
a entraîné une augmentation des surfaces à cultiver qui sont passées de 3.000
ha, en 2014, à 5.000 ha, pour la présente campagne, entamée au mois de mars et
qui se poursuivra jusqu'à la mi- mai.
Cette prouesse a nécessité tout un travail de sensibilisation sur le
terrain, de vulgarisation aussi, auprès des professionnels de cette culture,
par le président de la Chambre de l'Agriculture, et le président de cette
filière, sans oublier les services agricoles. En ce sens, la dernière réunion
du Conseil d'administration a fait état de la plantation de plus de 3000 ha et
plus de 500 contrats établis par les agriculteurs avec les conserveries dont le
nombre va passer de 06 à 09, soit 3 nouvelles conserveries. Ces mêmes
conserveries ont dû se livrer à une véritable bataille de charme pour décrocher
le maximum de contrats avec les agriculteurs, en fournissant des équipements du
goutte à goutte. « Fini donc le dictat qu'imposaient certaines conserveries,
par le passé, aux agriculteurs qui préféraient laisser leur production sur
champ ou la déverser aux abords des conserveries et des routes », dira cet
agriculteur auquel une conserverie lui doit, encore, de l'argent. Contacté, M.
Saci Labadlia, président de la Chambre de l'Agriculture, nous dira : « il est
attendu une production record, sachant qu'il s'agit de semis de tomates
hybrides, une irrigation au goutte à goutte, avec un rendement moyen de 800
q/ha. Autre facteur ayant, aussi, permis le regain d'intérêt pour la tomate
industrielle, c'est la main- d'œuvre qui auparavant, était difficile à trouver.