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Avec l'émergence
du journalisme de communication, l'information a-t-elle changé de camp ?
L'apparition des réseaux sociaux constitue-t-elle une menace pour le
journaliste professionnel ?
Des questions d'actualité auxquelles le journaliste et médiateur de presse suisse, Daniel Cornu a bien voulu répondre lors de la journée de formation sur l'« Ethique, déontologie et pratique du journalisme au temps de l'internet », organisée au profit des journalistes d'Oran à l'université Mohamed Boudiaf USTO en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine. Pour le conférencier, « il ne suffit pas d'avoir la technique et un champ commun d'intérêt, de copier des procédures d'écriture -comme on le voit souvent- pour être journaliste. En fait, le journalisme de communication, je le considère en premier comme un journalisme possible pour des professionnels. Mais il se trouve qu'il peut aussi associer des membres du public et des internautes. Ce n'est pas la même chose. Le problème des professionnels aujourd'hui est qu'il existe d'innombrables participants et d'innombrables sources. Pour assurer leur crédibilité, il ne suffit pas aux journalistes de montrer leur carte de presse. Ils sont donc obligés de se confronter à ces autres sources ». M.Daniel Cornu explique que le journalisme sur le web n'a pas la même vision du monde que le journalisme traditionnel car, dans le web il n'y a pas de bouclage et l'information est en continu. « Donc, ce journalisme à ciel ouvert qu'autorise le net est mis à la disposition de tout le monde, il a des avantages et des inconvénients. On s'est beaucoup intéressés sur la question, qu'est-ce que le journalisme ? Qui est journaliste ? On est obligés de reconnaître q'un certain nombre d'interventions venant d'internautes présentent toutes les bonnes et meilleures caractéristiques du journalisme. C'est pourquoi la question qu'il faut se poser quand on a affaire à un contenu sur le net, non pas est-ce que c'est le journaliste qui le donne et pourquoi est-il journaliste mais en quoi ce contenu est du journalisme. C'est une façon de ne pas dresser des barrières protectionnistes trop étroites et trop fermées par rapport aux gens qui ne sont pas du métier. Historiquement, le métier de journalisme a toujours été un métier assez ouvert ». Comment réagir par rapport à ces informations qui sont diffusées par les internautes ? M.Daniel Cornu estime qu'il faut admettre qu'un certains nombre de gens qui ne sont pas des journalistes professionnels puissent diffuser sur le net des contenus journalistiques. Il faut qu'il y ait un certain nombre de conditions. Parmi ces conditions, il faut un certain attachement à l'actualité. Il faut une intention de partage. C'est important ». Interrogé sur l'objectivité, le conférencier a souligné que « des travaux scientifiques montrent bien qu'avec l'information dites de communication, en prenant en compte tous ces phénomènes nouveaux du journalisme électronique, s'éloignent de l'idéal d'objectivité qui avait été formé à la fin du 19ème siècle. L'objectivité n'est pas chose facile. Dire que le journaliste est entièrement libre de tout ? Je crois que c'est une illusion. Il est dans une entreprise et il doit respecter un certain nombre de règles de fonctionnement. Cette entreprise est prise elle-même dans un environnement politique et économique qui ne lui laisse pas non plus toutes les libertés de fonctionner». Il a conclu que «l'internet vit en ce moment une sorte de maladie infantile. Avec le temps, tout le monde verra qu'il a intérêt que les choses fonctionnent bien parce qu'une bonne circulation des opinions, c'est un bien commun qu'il faut préserver». Pour sa part, le ministre de la Communication s'est abstenu de tout commentaire sur les 8 pages publiées sur le Figaro pour la promotion de l'Algérie en déclarant «je n'ai aucun commentaire à faire sur la question». |
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