La concession des
plages, qualifiée par la vox populi «d'anarchie autorisée et de dégradation des
conditions de séjour », constitue depuis ces derniers jours le thème principal
des discussions sur la place d'Aïn El Turck. En effet, l'annonce de
l'annulation de cette activité saisonnière a suscité un grand ouf de
soulagement des familles oranaises, qui ont manifesté leur consternation et
leur courroux à propos d'un éventail de désagréments et de contraintes ayant
gâché leur bref séjour, au bord de la mer. Ce triste constat a été résumé par le
représentant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors
d'une récente rencontre régionale tenue au ?Sheraton' et consacrée à
l'évaluation de la saison estivale 2014 ainsi que l'entame des préparatifs de
celle de 2015, dans les 5 wilayas côtières de l'ouest du pays à savoir : Chlef,
Mostaganem, Oran, Ain Témouchent et Tlemcen. Le responsable a, en effet, fait
remarquer que l'anarchie a régné en maître absolu, sur les plages durant les
précédentes saisons estivales. Il a déclaré que « le département ministériel de
Tayeb Belaïz est sur le point de proposer au gouvernement l'annulation des
contrats de concession des plages ainsi que des contrats en vigueur ». Le même
responsable a estimé que « l'exploitation de ce type de concession des plages
relève du domaine public et que l'accès est censé être gratuit à tous les
citoyens » . Or, déplore-t-il « la réalité est inacceptable vu que
l'exploitation des plages est loin des normes requises ». Le représentant du
ministère de l'Intérieur a, encore, renchéri à ce propos qu'en « attendant
l'examen de cette proposition par l'exécutif, la tutelle instruira, entre
autres, les walis à geler les opérations de concession de plages, au titre de
la saison estivale 2015 ». Sur le plan financier, il a été clairement établi,
selon une étude faite au par ce ministère que les recettes engrangées dans les
14 wilayas côtières du pays ont été très en-deçà des prévisions et le montant
global enregistré, en 2014, n'a été que de 113 millions de DA.Les statistiques
démontrent que l'activité, en question, dans les stations balnéaires pouvait
engranger en réalité des recettes de plus de 275 milliards. Cependant, lors de
sa visite de travail, à Oran, effectuée la semaine dernière, la ministre du
Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, a apporté un démenti formel
à propos du gel de la concession des plages. Mme Zerhouni a, en effet, souligné
lors d'un point de presse concocté au Salon international du Tourisme, des
Voyages et du Transport ?SIAHA 2015', à Oran que les deux tiers de la surface
des plages seront donnés en concession aux jeunes durant cette saison estivale.
Le tiers seulement de la surface des plages sera gratuit. Elle a ajouté que des
correspondances ont été adressées aux walis pour veiller au respect strict de
la réglementation par les concessionnaires privés. Le démenti de la ministre du
Tourisme n'a pas, par contre, suscité l'approbation des futurs estivants
abordés par ?Le Quotidien d'Oran'. Nos interlocuteurs se sont insurgés, en
abordant ce sujet que « nul n'ignore qu'à « l'instar des années précédentes,
les solariums clandestins vont pousser comme des champignons et seront à
l'origine de moult contraintes pour les estivants. La gratuité de l'accès, à la
majorité des plages n'est pas inscrite sur la feuille de route des exploitants
de ces activités informelles». Il importe de rappeler, dans ce même ordre
d'idées, les affrontements sanglants à l'arme blanche, entre bandes rivales
armées jusqu'aux dents, qui ont eu pour cadre les plages de ?Coralès', ?Bomo'
et ?Beau Séjour' entre autres, dans la daïra d'Aïn El Turck, au cours de la
dernière saison estivale et ce, pour le contrôle de ces zones côtières. Ces
batailles rangées, qui se sont déroulées sur les plages, ont provoqué une
grande panique parmi les estivants dont certains ont, tout simplement, écourté
leur séjour.
«Nous ne disposant pas, comme certains, des
moyens financiers pour offrir un séjour à l'étranger à nos enfants» a regretté,
à travers une déclaration lourde de sens, un retraité de la localité côtière de
Bouisseville. Toujours est-il que, cette décriée activité saisonnière, par les
interlocuteurs abordés par ?Le Quotidien d'Oran', concerne 8 plages, selon les
documents établis pour la wilaya d'Oran par la direction du Tourisme. Il s'agit
de la grande plage de Mers El Hadjadj, ex-Port aux Poules et Dahlis, relevant
de la commune de Gdyel, 2 sites à Cap Blanc, dans la commune d'Ain El Kerma,
Paradis-Plage sur le territoire de la commune d'Ain El Turck et enfin 2 sites
des Andalouses externes au complexe, relevant de la commune d'El Ançor. Cette
liste, n'a pas pris en considération les plages très prisées, telles que ?Bomo'
et ?l'Etoile', dans la commune de Bousfer. Leur mise à prix varie entre 350.000
à 910.000 DA. L'autre mesure pour une activité estivale, concerne la gestion
des parcs de stationnement. Cette année encore, les estivants s'attendent à
vivre un véritable cauchemar.