
Près de 200 locaux commerciaux construits dans la commune de
Hamma-Bouziane, en partie dans le cadre du programme du président de la
République et en partie dans le cadre de l'opération d'éradication du marché
informel, dont 120 sont situés dans le nouveau marché couvert de Békira,
demeurent fermés depuis plus d'une dizaine d'années, nous ont signalé hier des
citoyens de cette ville. «Il y a plus de 120 locaux et stands qui se trouvent
dans ce cas au niveau du nouveau marché couvert de Békira», ont affirmé des
habitants de cette localité. Et de poursuivre que ce marché, dont la
construction est terminée depuis plusieurs mois, est toujours fermé. Ensuite,
ils ont cité 30 autres locaux attribués mais qui restent toujours fermés au
marché de quartier de Cheraket, alors qu'au marché du quartier d'El-Ghirane les
attributaires de 35 locaux sont dans le même cas. Les plaignants qui se sont
indignés de cette situation ont posé la question de savoir pourquoi les
bénéficiaires de ces locaux les maintiennent fermés au moment où le marché
informel fait rage au seuil des marchés en question. Et quant nous avons posé
la question à des commerçants réguliers établis à Hamma-Bouziane depuis des
générations et qui semblent connaître parfaitement les dessous de cette
pratique incompréhensible pour le citoyen lambda, ces derniers nous ont répondu
sans hésitation que les locaux ont été attribués par les élus qui se sont
succédés à la tête de l'APC depuis maintenant 4 mandats consécutifs, à des gens
qui n'ont aucun rapport avec le commerce, des gens qui ne sont même pas
domiciliés sur le territoire de la commune et qui ont des activités ailleurs.
«Et ces gens qu'on peut qualifier d'affairistes, nous confia un vieux
commerçant, les ont obtenus uniquement dans le but de les sous louer à des
tiers. Voilà le fond du problème que les équipes qui ont tenues les destinées
de l'APC durant les trois derniers mandats n'ont pu régler. Et je ne pense pas
que les actuels locataires de l'hôtel de ville puissent le faire», a conclu le
vieux commerçant. Pour M. Boudjadja Boudjemaa, coordinateur local de l'union
des commerçants et artisans (ugcaa), la responsabilité incombe bien entendu à
l'APC qui doit prendre en main ce dossier et le régler. «Nous avons proposé, à
plusieurs reprises, au maire d'adresser des mises en demeure aux attributaires
pour les inviter à ouvrir ces locaux au commerce. Faute de quoi, le bénéfice
des locaux fermés leur sera retiré». Malheureusement, déplora-t-il, le P/APC
tergiverse encore au sujet de ce dossier. De notre côté, nous avons cherché à
avoir des réponses à ces questionnements auprès du président de l'APC, M.
Atrous, mais nos efforts pour le contacter n'ont pas abouti. Par contre, nous
sommes entrés en contact hier avec le chef de la daïra de Hamma-Bouziane, M.
Tolba, qui a confirmé cette situation en ajoutant que tous les locaux ont subi
des dégradations avancées et qu'il demeure urgent d'intervenir pour préserver
ces acquis qui ont été réalisés avec les deniers de la collectivité. «C'est une
prérogative qui relève de la commune et seul le wali, en tant que tutelle
administrative, est en mesure d'intervenir pour régler ce dossier», a répondu
le chef de la daïra.