L'éditeur et
distributeur de presse, Fréha Benhamadi, a été inhumé hier au cimetière de Aïn
El-Beida en présence de ses proches et amis et d'une foule nombreuse, puisque
le défunt était très connu sur la scène oranaise. Feu Fréha qui est décédé
dimanche des suites d'une longue maladie à l'age de 64 ans était fondateur de
la maison d'édition Dar Al Gharb et également l'un des anciens distributeurs de
presse dans l'ouest du pays. Fervent défenseur du livre, le défunt était connu
pour avoir ouvert les portes de sa maison d'édition à bon nombre de jeunes
auteurs, poètes et autres pamphlétaires avec une cadence de plus de 80 titres
par ans. En 2002, il faisait déjà partie des « hommes qui font bouger l'Algérie
» selon un sondage élaboré par l'hebdomadaire français Le Point. «?Ancien
enseignant, fils d'un modeste négociant, cet amoureux des lettres a lancé sa
propre maison d'édition à Oran?.. Et le nom de son bijou, Dar El-Gharb (la
Maison de l'Ouest) signifie que le renouveau de la culture algérienne s'annonce
là où le soleil se couche? », lit-on dans l'hebdomadaire français. Ceux qui
l'ont connu et côtoyé affirment qu'il s'est voué corps et âme pour la promotion
du livre et de la lecture en étant toujours présent aux manifestations dédiées
à la lecture. C'est d'ailleurs avec amertume qu'il parlait de la disparition de
nombreuses librairies de la scène culturelle algérienne. «À Oran et ailleurs,
des librairies ont été cédées pour une bouchée de pain à des vendeurs de
chaussures, de meubles ou de casse-croûte. C'est inadmissible que l'on enterre
ainsi des lieux de rayonnement culturel. Agir ainsi, ce n'est ni plus ni moins
qu'un assassinat programmé de tout ce qui rappelle le livre, la culture et le
savoir. C'est l'ouverture garantie des portes à l'ignorance et au
sous-développement?», avait déclaré le défunt à la presse lors d'un salon du
livre.
L'inquiétude de
Fréha Benhamadi s'étend au réseau de distribution : «A Oran.» Le patron d'Edif
2000 ajoute : « qui dit rentrée éditoriale dit aussi diffusion et là, vraiment,
c'est la grande catastrophe. La fermeture des grandes librairies du
centre-ville d'Alger est un coup dur. Celles qui ont ouvert au même endroit
n'ont pas encore comblé ce déficit ».