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Les
recommandations de la 1ère conférence nationale sur le commerce tenue la
semaine dernière, seront très prochainement soumises au gouvernement puis à la
tripartite pour leur application.
C'est ce qu'a annoncé hier sur les ondes de la radio nationale le ministre du Commerce Amara Benyounès. Les (30) recommandations de la conférence nationale sur le commerce, afin de relancer les exportations hors hydrocarbures notamment, sont en train d'être examinées ce jour (hier lundi) par une commission du ministère et les membres des trois ateliers mis en place lors de cette conférence, a indiqué le ministre, précisant que les recommandations seront dans une seconde phase soumises au gouvernement puis à la tripartite (gouvernement, patronat, syndicat) pour leur application. Le ministre a relevé sur cette question que c'est la première fois que la diplomatie algérienne est associée à un processus de diversification des exportations et plus globalement au commerce extérieur, dont «la recherche et la prospection de nouveaux marchés», en Afrique notamment. Pour autant, il y a un gros problème : il y a d'abord l'entrave de la bureaucratie à éliminer pour fluidifier les exportations, ensuite de vrais exportateurs. « Nous n'avons pas beaucoup de grands exportateurs en Algérie, il faut le dire, à plus forte raison en Afrique », a-t-il affirmé. Pour le ministre du commerce, « il faut que les produits (algériens) soient compétitifs » sur les marchés extérieurs. L'une des 30 recommandations des trois ateliers de la conférence nationale sur le commerce est justement la lutte contre la bureaucratie pour, a-t-il dit, soutenir les exportateurs algériens. Les milieux d'affaires et producteurs-exportateurs algériens avaient appelé, lors de cette conférence, les pouvoirs publics à les soutenir en éliminant les entraves bureaucratiques à l'exportation. Par ailleurs, les ministères du Commerce, des Finances et de l'Agriculture planchent sur des textes complémentaires dans le cadre de la prochaine loi de Finances complémentaire (LFC 2015) pour « préserver la production nationale et encourager les exportations. Nous allons en discuter à la prochaine réunion de gouvernement pour encourager et soutenir les exportateurs algériens », a expliqué le ministre du Commerce. Car, pour le moment, « le produit national, en dépit de divers organismes de certification, ne répond pas aux normes internationales », d'où la difficulté de placer le produit algérien sur le marché international, et même au niveau local. « Le 26 avril prochain, il y aura la journée nationale de la consommation, et là il y aura une campagne pour encourager la consommation de la production nationale », annonce le ministre qui précise toutefois que « pour soutenir le produit national, il faut qu'il ait une haute qualité reconnue, le prix doit être également raisonnable et à la portée des bourses, en plus il doit répondre à la demande ». « Pour aller à l'OMC, il faut être compétitif, ce n'est pas simple », a-t-il laissé entendre. Quant aux autorisations d'importation, il a expliqué que cela se fait « en fonction de la demande nationale sur tel ou tel produit, et il ne faut pas que la production nationale soit concurrencée » par des produits importés. Mais, M. Amara Benyounès a botté en touche sur la question de la hausse des prix des produits de large consommation, dont les produits agricoles. « Il s'agit d'une question d'offre et de demande », a-t-il dit avant de reconnaître qu'il n'existe en fait pas de contrôle, par ses services, des marchés de gros, gérés seulement par les communes. Cependant, estime-t-il, « il est difficile de maîtriser le commerce s'il n'y a pas d'hypermarchés dans le pays, il faut qu'il y ait une grande distribution bien rodée et, en son absence, il est difficile de maîtriser les circuits de distribution, dont ceux des produits agricoles ». Si, pour les marchés parallèles, le ministre du Commerce regrette l'absence d'intérêt des jeunes aux marchés de proximité, réglementés, en restant dans le circuit informel, il a également déploré l'importation de produits de mauvaise qualité de certains pays, évitant de citer la Chine, qui concurrencent ceux produits localement. Le ministre a également laissé la porte ouverte, s'agissant des transactions commerciales qui continuent à s'effectuer en espèces, au détriment du chèque et de la traçabilité du négoce en Algérie, se contentant de relever que « la facture sera imposée progressivement aux commerçants pour qu'ils utilisent graduellement le chèque pour leurs transactions ». Enfin, Amara Benyounès explique le retard pris par l'Algérie d'intégrer l'organisation mondiale du commerce (OMC) par le fait que le pays n'est pas encore prêt. Il y a « la volonté politique, certes », mais « il faut une période de transition pour intégrer l'organisation. Si le dossier sera prêt en 2015, ou 2016 il sera soumis à l'OMC. On ira quand on sera prêt », a-t-il laissé entendre. L'Algérie avait entamé ses discussions pour intégrer le système multilatéral du commerce en 1987, du temps du GATT (General agreement on Tarifs and Trade, ancêtre de l'OMC, née le 1er janvier 1995). |
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