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KHEITER: Terres agricoles cherchent investisseurs désespérément

par Hadj Mostefaoui



Faire du chef-lieu de la commune donnant sur le Nord du pays la première vitrine rayonnante de la wilaya, tel est le pari presque insensé que doit relever le maire de la collectivité locale de KHEITER, en l'occurrence M. Mohamed ADADI, laquelle ne trouve son salut que dans le soutien financier que lui accordent les pouvoirs publics dans le cadre du programme communal de développement (PCD), qui a été fixé en cette année à 74 609 000.00 DA, ventilé entre 17 opérations destinées le plus souvent aux grosses réparations dans les établissements scolaires, à la réalisation de deux antennes administratives au profit des hameaux et à l'achèvement d'une troisième déjà en cours de réalisation. A cela, vient se greffer une série de travaux d'aménagement et de viabilisation urbains ainsi que ceux liés à l'amélioration de l'éclairage public et des espaces verts et de quelques voies bitumées endommagées en milieu urbain. Une entreprise presque titanesque pour une commune qui ne peut compter que sur elle-même et qui s'est offert le luxe de voler au secours des communes limitrophes en mettant à leur disposition l'ensemble de ses engins mécaniques de travaux publics. Mais le premier responsable de l'exécutif communal, qui n'est pas en panne d'idées généreuses, vient de tirer de sa gibecière une autre carte gagnante et pas des moindres car, devait-il souligner, il faudrait faire preuve d'imagination et d'audace pour faire fructifier tout ce qui peut l'être dans cette commune aux maigres ressources financières et plus particulièrement les immenses terres fertiles agricoles de la plaine d'Oued Falit, et le mot est lancé par l'élu communal, faire de cette région un véritable «Eldorado» et pour ce faire, et sans plus attendre d'ailleurs, ouvrir le champ de l'investissement agricole au secteur privé en lui accordant toutes les facilités d'accès à ces terres. Une poignée de pionniers s'est d'ailleurs lancée dans le maraîchage, l'arboriculture et la production de lait de vache, et le succès ne s'est pas fait attendre. Dans le cadre de l'opération dite de concessions agricoles initiée par l'ONTA (Office national des terres agricoles), pas moins de 360 hectares, laissés autrefois en jachère , ont été octroyés aux petits fellahs. L'élevage bovin, en particulier, réduit autrefois à sa plus simple expression connaît ses heures de gloire puisque des exploitants agricoles, venus en force de plus de cinq wilayate du nord du pays, se sont lancés courageusement dans la production maraîchère et laitière. Plus de 2 000 hectares de terres font l'objet actuellement d'une sérieuse prise en main par ces fellahs expérimentés à qui a été octroyé des parcelles de terres oscillant entre 15 et 30 hectares chacune. Mieux encore, le maire évoque la mobilisation de quelques 1 700 hectares qui seront affectés aux jeunes entrepreneurs dans le domaine du développement des activités arboricoles et maraîchères, surtout lorsqu'on sait que plus de 250 dossiers ont été déposés dans ce sens par les jeunes , soulignant au passage qu'un périmètre de 8 000 hectares, actuellement en cours d'exploitation, sera étendu à plus de 20 000 autres afin de faire fructifier ces terres longtemps laissées à la merci des mauvaises herbes et des ronces, en raison des inévitables frictions tribales et de leur nature juridique, « Arch et domaniale », lesquelles sont en cours de régularisation dans le strict respect de la règlementation en vigueur. Le maire vient de lancer un appel pressant aux investisseurs, sérieux naturellement, ayant derrière eux des années d'expérience dans le domaine de l'agriculture et possédant des engins agricoles valides afin qu'ils puisent s'installer définitivement sur ces terres abondamment arrosées par les eaux du barrage et ceux des forages existants et donner ainsi un véritable coup de fouet à la production agricole locale qui a fait ses preuves par le passé. A titre d'exemple, l'on peut citer le cas des excédents de production de la pomme de terre, des poires de qualité supérieure et des oignons qui ont envahi les étals de plusieurs marchés du Centre ( Blida) et de l'Est du pays ( Sétif ), au cours des deux années précédentes, grâce au dévouement d'une poignée d'exploitants agricoles qui ont sué eau et sang sur ces terres.

Un second cas à relever, et des plus éloquents, il s'agit de cet éleveur possédant plusieurs dizaines d'hectares de terres réservées exclusivement à la luzerne et une centaine de vaches laitières, qui est arrivé à inonder quotidiennement en lait cru et frais le centre de collecte régional de Saida. Sur un autre registre, l'on saura que dans le cadre de l'habitat rural, la commune est bien en avance sur le reste des 21 communes de la wilaya. En effet, sur le nombre des retenues dans le cadre d'un vaste programme, 887 ont été réalisées et livrées à leurs bénéficiaires et le reste, soit 312 autres sont sur le point de l'être. Citant le cas des maigres ressources financières, ce responsable évoquera la mise en location de quelques 20 000 hectares de terres mises en défens par le HCDS, à raison de 1 000 DA/ Ha, et une recette de 70 % des rentrées pour la commune, une somme quelque peu modique eu égard aux efforts consentis par le pouvoirs publics pour maintenir en vie une flore menacée par une série de facteurs naturels et humains. Cent mille hectares de terres fertiles et encore vierges, de l'eau qui coule à flot à longueur d'année, un réseau électrique rural qui s'étend sur plus 37 kilomètres , quoi de plus et de mieux pour susciter l'intérêt des futurs investisseurs privés désireux de tenter l'aventure, oh combien rentable dans cette contrée appelée indéniablement, et dans un avenir très proche , à assurer plus de la moitié de la demande du marché de l'ouest du pays en fruits et légumes de base. Il s'agit de l'une des premières priorités inscrites sur l'agenda du maire qui a décidé de faire de ce potentiel agricole son cheval de bataille, en un mot, un vœu très cher qu'il ne cesse de caresser depuis le début de son mandat. Entre autres préoccupations de la population locale, la création d'une maternité équipée et dotée d'un encadrement humain qualifié. Pour l'anecdote, nous ne manquerons pas de citer un cas très particulier à cette localité, dont le service de l'état civil ne fait qu'enregistrer à son niveau les décès des personnes issues de sa commune ; quant aux naissances elles se font dans le chef-lieu de la commune avoisinante de Bougtob et ceci en raison des transferts incessants des femmes enceintes qu'il faudrait assister par des accoucheuses dans cette ville ; de ce fait, la commune de Khreiter subit sans le vouloir et contre son gré le taux annuel de dénatalité le plus élevé du pays. A cette situation que l'on qualifierait de loquace presque, il faudrait signaler le déficit criard en personnel médical spécialisé dans l'unique centre de santé et pour cause, la position géographique du chef-lieu de la commune située sur l'un des axes routiers des plus meurtriers du territoire national, la RN6, qui enregistre pas moins d'une trentaine d'accidents de la circulation avec un triste bilan mensuel, selon la Protection civile, 30 accidents de la circulation avec 15 décès et plus d'une vingtaines de blessés graves qui sont ballotés entre les hôpitaux d'El-Bayadh, au Sud, à plus de 120 kilomètres et celui de Sidi Bel Abbès, (service de traumatologie) au Nord, réduisant ainsi les chances de survie de ces nombreux infortunés blessés. Concernant le secteur de l'agriculture, la direction des services agricoles de la wilaya est sur le point de remettre sur rail un véritable plan de relance des activités agricoles dans cette région promue à un avenir doré , avec le lancement des travaux d'électrification rurale sur plus de 10 km ( exercice 2012-2013), la création de 135 forages, la maintenance d'une cinquantaine de puits artésiens et enfin la multiplication des retenues collinaires, à plusieurs niveaux , en amont et aval de la vallée. D'autre part, il y a lieu de noter que pas moins d'une centaine d'éleveurs s'est déjà fixée sur ces terres gracieusement arrosées par les eaux des 105 forages existants. Nous n'omettrons pas de notre côté d'évoquer le courage et l'abnégation de cet artisan en vannerie ayant tout abandonné, y compris plus de quatre décennies de dur labeur dans le vieux continent, pour s'investisseur corps et âme avec tout son savoir-faire puisé dans le berceau des monts du Djurdjura, dans la relance de la poterie et de la vannerie, deux activités ancestrales qui commencent à renaître de leurs cendres progressivement dans cette région et qui retrouvent doucement et sûrement leurs lettres de noblesse. Cet artisan expose le fruit de son labeur, des paniers, des tables et sièges en osier faits à la main et avec dextérité et amour, hauts en couleurs, des ustensiles de cuisine et services à eau et à thé et enfin des pots en terre cuite, sur le bas côté de la RN6, dans un cadre verdoyant, donnant ainsi sa véritable dimension au patrimoine culturel local.