Le bâtonnat de
Tlemcen organise, les 6 et 7 du mois de juin prochain, une conférence
internationale consacrée à la lutte contre le trafic de drogue (Cannabis,
opium, cocaïne?) dans le nord-africain. De nombreux participants, représentant
les différents ordres d'avocats étrangers (France, Espagne, Italie, Portugal,
Allemagne, Tunisie, Egypte, Liban, Turquie, Qatar, Libye et Nigéria), et
plusieurs services spécialisés et agences internationales (dont les Nations
Unies et Interpol), doivent échanger durant deux jours à Tlemcen sur la
situation du trafic de drogue dans le nord-africain. Il s'agit «d'un phénomène
de plus en plus inquiétant, avec des saisies de plus en plus importantes», a
déclaré Seffahi Mohamed, bâtonnier de Tlemcen, lors de la conférence de presse
de préparation tenue, lundi dernier, à la Cour de justice de Tlemcen. Selon
Seffahi Mohamed, « cette rencontre, qui sera organisée sous le haut patronage
du ministre de la Justice, Tayeb Louh, a notamment pour but de tirer la
sonnette d'alarme sur la prolifération de la drogue au sein de notre jeunesse et
de parvenir aux moyens d'éradication de ce fléau mondial en développement dans
le Nord-Afrique. L'usage de drogues et la toxicomanie constituent un problème
de santé publique ayant des conséquences graves sur le développement et la
sécurité des pays nord-africains». Il faut souligner dans ce contexte que le
Maroc, pays voisin, demeure, dans la région, le principal pourvoyeur des
drogues et psychotropes dont l'impact est beaucoup plus dévastateur sur la
santé et la sécurité des populations d'Afrique du nord et même du moyen-orient.
Les quantités saisies, en augmentation, ces dernières années, par les services
de sécurité algériens (Gendarmerie, douane, police, ANP?) dans la bande
frontalière, sont là pour le prouver. Selon un rapport de l'Office des nations unies
pour la lutte contre la drogue, le Maroc demeure le premier producteur mondial
de cannabis ; pour l'année 2014, la superficie consacrée à la culture de
cannabis dans ce pays est estimée à «57 000 hectares, alors qu'elle avoisine 10
000 hectares en Afghanistan». Toute la région de l'Est marocain, avoisinant le
territoire algérien, est une plaque tournante du trafic de drogue. Les services
de sécurité algériens traquent quotidiennement les trafiquants et leurs mules,
avec, à Ghazaouet et Honaine, une constante problématique maritime. En outre,
les gardes-côtes algériens traquent tout le temps des petits bateaux équipés de
gros moteurs, conteneurs ou cargo, provenant du Maroc, pouvant abriter de très
gros trafics.