Une Assemblée
générale sera tenue, ce soir, par les travailleurs de la SETRAM Oran, pour
décider des mesures qui s'imposent et protéger les salaires des quelques 269
agents de sécurité de l'entreprise. C'est ce qu'a annoncé, hier, au ?Quotidien
d'Oran', Mohamed Same, secrétaire général de la section syndicale de la SETRAM
Oran. L'annonce a été faite, hier, en marge du sit-in organisé par les
travailleurs, devant le siège de l'entreprise, en réponse à la décision «
unilatérale » de l'administration de rempalcer les CDD (Contrat à durée
déterminée) des agents de sécurité par des CDI (Contrat à durée indéterminée)
mais à temps partiel. Une décision qui prévoit, donc, la division par deux du
volume horaire du travail mais aussi et surtout, une division par deux des
salaires actuels. Pour le secrétaire général de la section syndicale de la
SETRAM Oran, « rien ne justifie cette décision ». La ligne du tramway d'Oran,
a-t-il indiqué, comporte 98 carrefours au total, dont 28 sont considérés comme
dangereux, à cause d'une forte circulation. La preuve, dès la 1re heure d'arrêt
de travail, 2 accidents se sont produits aux carrefours de la Cité Djamel et de
Haï Sabah, avec des dégâts matériels jugés importants. Avec l'effectif actuel,
soit 269 agents de sécurité, la société est, déjà, obligée de recourir à des
heures supplémentaires. Au lieu des 40 heures légales, par semaine, les agents
de sécurité travaillent 48 heures. « Pourquoi alors opter pour des CDI à temps
partiel (une mesure qui s'apparente à une réduction d'effectif déguisée), alors
que l'entreprise fait déjà appel aux services d'une entreprise privée de
sécurité qui lui délègue 40 agents? » souligne notre interlocuteur et de
préciser : « on n'est pas contre le recours à la sous-traitance privée. Mais il
ne faut pas, non plus, que ça soit au détriment de nos travailleurs ». Avant
d'ajouter : « c'est ce qu'on a expliqué à nos dirigeants, lors de notre
dernière rencontre. On leur a même démontré, chiffres à l'appui, la pertinence
de garder le travail à temps plein. Surtout que la signalisation au niveau des
carrefours de notre ligne du tramway n'est pas automatisée. L'argument selon
lequel cette décision d'opter pour les CDI, à temps partiel, se base sur le
souci de l'entreprise de limiter ses dépenses peut, en effet, sembler
pertinente. Mais ce qui est discutable, en revanche, ce sont les moyens choisis
pour limiter ces dépenses. Avant de penser à réduire les salaires des agents de
sécurité, l'administration aurait été beaucoup plus inspirée si elle avait
examiné les dispositions prévues par le décret 94-09 du 26 mai 1994, portant
sur la préservation de l'emploi et la protection des salariés, susceptibles de
perdre, de façon involontaire, leurs emplois, qui, dans son article 7, par
exemple, propose comme mesure de réduire par exemple le régime indemnitaire des
cadres ou encore le recours aux heures supplémentaires. » precise le
responsable syndical. Le conseil syndical de l'entreprise de la SETRAM, unité
d'Oran, persiste et signe : « faire bénéficier les agents de sécurité de
contrats à durée indéterminée, est un engagement ferme qui a été pris par le
ministre des Transports, lui-même. Il n'a jamais été question de transformer
cette permanisation en permanisation à temps partiel. »