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Les groupes rebelles qui composent la Coordination des
mouvements de l'Azawad (CMA) persistent dans leur refus de signer en l'état le
préaccord d'Alger négocié avec le gouvernement malien sous l'égide de Ramtane
Lamamra, chef de file de la médiation internationale pour le Mali. Une
délégation de celle-ci présidée par l'onusien Mongi Hamdi, patron de la
Minusma, a été dépêchée le 17 mars à Kidal où se sont réunis les états-majors
de ces groupes pour tenter de convaincre ces derniers d'entériner
définitivement le préaccord d'Alger. En vain car sous pression d'une population
de l'Azawad qui a refusé de leur accorder sa caution parce que mécontente du
contenu et dispositions du préaccord, les groupes rebelles concernés ont campé
sur leur position tout en se déclarant ouverts à la poursuite des négociations
avec le gouvernement malien.
Il en résulte une impasse qui fait craindre pour la survie du fragile processus de paix. C'est de cette impasse et du moyen d'en sortir ce processus que s'entretiendront à l'évidence le président Bouteflika et son homologue malien Ibrahim Babacar Keïta arrivé à Alger pour une visite d'Etat de deux jours. Le président algérien va très probablement tenter d'obtenir de son homologue malien qu'il ne ferme pas la porte à la demande des groupes rebelles de la CMA d'un nouveau round des négociations intermaliennes en vue de préciser et de clarifier certains des points du préaccord d'Alger. Il faudrait alors que le président malien accepte d'assouplir sa position qui est qu'il n'est pas question d'opérer des retouches au texte d'Alger. A Bamako, l'on soupçonne et craint en effet que les groupes rebelles confrontés à la désapprobation par leur base et la population de Kidal vont chercher par ce biais à remettre en cause le statut de l'Azawad tel défini dans le préaccord qui préserve l'unité du pays et la prééminence du pouvoir de l'Etat malien dans cette région du pays. Bien qu'ayant approuvé la position de Bamako, la médiation internationale n'estime pas totalement irrecevable la demande de la CMA et au nom de la nécessité de sauver le processus de paix malien a dû en plaider la cause auprès des autorités gouvernementales. Ce que Ibrahim Boubacar Keïta mettra comme condition probablement à son acquiescement à de nouvelles négociations entre Bamako et les groupes rebelles celle de la confirmation du caractère unitaire de l'Etat malien et de sa souveraineté pleine et entière sur l'ensemble du territoire national. L'Algérie ne peut accepter que les longs et éprouvants efforts qu'elle a déployés pour ramener la paix au Mali échouent par manque de souplesse de la part des protagonistes de la crise qui a failli emporter ce pays. Tout autant que le président Bouteflika invitera son hôte à faire preuve de celle-ci, l'Algérie a dû en faire de même avec les groupes rebelles de la CMA. Le Mali ne peut rater ce énième rendez-vous avec la paix et la réconciliation nationale. Faute de quoi, l'œuvre de sa reconstruction en deviendrait impossible et offrirait aux groupes djihado-terroristes qui veulent l'asservir le terreau favorable à la réalisation de leur sinistre dessein. IBK et le camp gouvernemental mais aussi les groupes rebelles de la CMA n'auront au final rien à gagner en ne se trouvant pas un terrain d'entente et d'accord. Ils feront le lit du djihadisme terroriste dont le retour en force dans le Mali est déjà d'une inquiétante dangerosité pour la stabilité du pays et de toute la région sahélienne voire du continent dans son ensemble. |
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