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C'est ce qu'a affirmé, hier, dans la conférence de Taj, Dr Sofiane Labar,
chercheur à l'Université d'El Tarf, spécialiste en géologie environnementale.
Il estime que « l'Algérie s'impose dans le contexte international par ses grandes potentialités en gaz de schiste.» Elle en est la 3ème réserve mondiale, selon le dernier rapport (décembre 2014) du service de la Recherche scientifique du Parlement européen. Elle en possède, selon Dr Labar, 20 milliards de milliards de m³. Ce qui lui fait dire que « l'Algérie a 5 fois la réserve de la France (5 milliards de milliards de m³). » L'Europe toute entière en accumule, selon lui, 13 milliards de milliards de m³. Ce sont ces écarts entre les capacités européennes et celles algériennes, en gaz de schiste qui laissent penser le chercheur que « l'Europe n'est pas intéressée par l'entrée de l'Algérie, dans ce marché, parce qu'elle en est sa concurrente directe.» Mais il persiste : « l'Algérie doit s'intégrer, se positionner en tant que leader du continent africain et s'imposer dans ce marché mondial.» Elle a, pour l'heure, dit-il « 6 bassins d'exploration dont 3 de haut niveau, 2 de niveau moyen et 1 bassin d'un niveau bas » Dr Labar pense que «les techniques de fracturation doivent être utilisées, dans le bas niveau, qui se trouve à In Salah. » Techniques qui, assure-t-il, n'ont rien à voir avec des produits nocifs, on utilise des traceurs pour cela.» Il rassure, encore plus, en soutenant avec insistance, que « le respect de l'environnement est une condition que l'exploration du gaz de schiste impose d'elle-même, il n'est même pas besoin d'en discuter.» Il est convaincu ainsi que « l'Algérie ne doit pas perdre de temps, mais il faut qu'elle s'inspire de l'expérience américaine et des critères environnementaux britanniques.» Il recommande de faire des études sur un modèle numérique pour en évaluer les quantités et les risques. Il rappelle que les Etats-Unis ont découvert le gaz de schiste en 1930 et n'ont débuté la fracturation que 19 ans après. «Les Américains ont commencé la fracturation en 1949, entre 2.000 et 2010, ils étaient à 11 milliards de milliards de m³. Ils sont, actuellement, à 138 milliards de m³, c'est une progression significative du nombre de puits, s'il y avait un problème environnemental, ils auraient arrêté, » souligne le chercheur. Il fait remarquer alors que « les Etats-Unis vendent, non seulement du gaz de schiste mais aussi de la science après leur développement des techniques de fracturation.» Dr Labar appelle à la création d'une commission de protection de l'environnement. « Il faut que cette commission soit créée par l'Etat, en dehors de toute tendance partisane, elle doit être composée de chercheurs et d'experts dont le pragmatisme devient la référence pour les pouvoirs publics parce qu'il sera basé sur des preuves scientifiques. » Il est persuadé qu' «il faut lancer le débat, l'essentiel est de le faire et non d'avoir raison ou tort ». |
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