La salle des
conférences de la Maison de la Culture ?Ali Zamoum' vient d'abriter une
journée, entière, dédiée à l'enfant autiste, suite à l'organisation d'un
travail de sensibilisation pour une large assistance, venue assister aux
conseils pratiques et moraux, du brillant si ce n'est l'un des rares,
spécialistes en pédopsychiatrie, le Pr Mahmoud Ould Taleb qui était accompagné
de ses assistants médicaux.
D'entrée, M. Ould
Taleb, qui est également médecin-chef du service de pédopsychiatrie au Centre
hospitalo-universitaire ?Drid Hocine' d'Alger, et professeur à la faculté de
Médecine d'Alger, a basé son intervention sur la nécessité de procéder au
dépistage prématuré de l'enfant qui présente des signes autistiques. Ainsi,
pour l'orateur, d'une part, les chances de guérison de l'enfant autiste seront
intactes, et de l'autre la possibilité de lui épargner un autre syndrome qui se
traduit par un retard mental, si toutefois, il présente des signes, dans ce
sens. Comme le définit, si bien, le Pr Ould Taleb : « Il y a un malentendu qui
persiste, très souvent, chez certains qui considèrent que l'autisme est une
maladie mentale. Je récuse cette appellation, parce que l'autisme n'est pas une
maladie mentale, il faut bien être d'accord la-dessus. D'où ma conviction
inébranlable que même si l'enfant présente des prédispositions au retard
mental, il peut en échapper si, toutefois, le dépistage et le diagnostic sont
établis prématurément, c'est-à-dire dès l'âge de 2 ans ». Des psychiatres,
médecins généralistes, psychologues, cliniciens, orthophonistes, et parents
d'enfants autistes, ont saisi l'opportunité de cette rencontre, ayant pour
slogan : « Du diagnostic à la prise en charge », pour s'informer auprès de
l'orateur, sur la nature du traitement de l'enfant autiste par l'application du
programme du professeur américain Eric Schopler qui comporte 267 instructions
sur le traitement et l'éducation des enfants, sur la nature et les critères qui
définissent les troubles autistiques. Tant de questionnements qui ont trait aux
raisons génétiques et sociales qui favorisent cette maladie. S'agissant de
l'ouverture, dans un avenir proche, d'une annexe en pédopsychiatrie, dans le
chef-lieu de wilaya Bouira, qui est le vœu, le plus cher, du Pr Mahmoud Ould
Taleb, ce dernier précise que des prédispositions existent et sont palpables,
insistant sur la disponibilité des autorités locales et à leur tête le wali M.
Nacer Maâskri, qui ont accompagné cette journée d'information, pendant toute sa
durée. D'autant plus, que d'après le Pr Ould Taleb, l'assise existe et est représentée
par un nombre important de médecins, psychologues, psychiatres, et éducateurs
spécialisés et qu'il faudra, juste, canaliser par une organisation
intelligente, et une combinaison des soins, afin de réduire les coûts. En
définitive, la réalisation d'un petit centre en pédopsychiatrie, à Bouira, qui
sera parrainé par le Pr Mahmoud Ould Taleb est un projet acquis et ce, en
absence de structures spécialisées dans le pays, hormis celles de Chéraga et
Drid Hocine, dans les wilayas d'Alger, Blida, Constantine et une annexe à Oued
Aissi, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Tenant compte du nombre d'enfants autistes
qui augmente, le Pr Ould Taleb indique qu'il y a un autiste pour chaque 300
naissances et 300 mille autistes sont recensés sur le territoire national.