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Nouvelle démonstration de force des anti-gaz de schiste, hier, samedi,
dans la ville de Ouargla où s'étaient rassemblés plus de 3.000 manifestants,
selon les organisateurs. La manifestation a été marquée, surtout, par le
soutien des partis de l'opposition, en particulier ceux faisant partie de la
Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD)
et de suivi de l'opposition (Icso), arrivés, d'ailleurs, vendredi soir dans la
ville. Il y avait beaucoup de monde samedi à la place de la Mairie de Ouargla,
des activistes anti-gaz de schiste, des badauds, des habitants de Ouargla et
des personnalités politiques de l'opposition.
La manifestation a été, également, marquée par une présence très discrète des services de sécurité, qui ne sont pas intervenus, cette fois-ci,pour empêcher cette manifestation. Entamée vers 9 h, la manifestation s'est terminée vers 12h30, dans le calme, avec des interventions parfois musclées et extrêmes de chefs de partis politiques et d'activistes qui s'étaient relayés, à la tribune, devant des centaines de personnes. Il y avait pèle mêle Mohcine Belababs du RCD, Sofiane Djilali de Jil Jadid, Abdelouahab Ferjani de RAJ, Nouredine Bahbouh, Ahmed Adimi pour le pôle du changement, notamment. Sur place à Ouargla, une tente de la résistance (Khaimet Essoumoud) a été dressée par les militants anti-gaz de schiste pour accueillir les «invités» de cette manifestation pacifique, qui s'est tenue dans le calme, en dépit de certains slogans virulents. En arabe, alors qu'ils affluaient vers la place centrale de la mairie de la ville de Ouargla, les manifestants scandaient notamment «FLN et RND ont vendu mon pays», «le gaz de schiste, Wallah, il ne passera pas». Des manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Non aux agents de l'impérialisme», «nous avons compris, le 4ème mandat = gaz de schiste», «Non au gaz de schiste, ayez pitié pour l'innocence, ayez pitié pour l'Algérie», ou encore «Samidoun, Samidoun, ghaz sakhri rafidoun». Plusieurs personnalités politiques sont, par ailleurs, montées à la tribune pour exprimer leur opposition à l'exploitation du gaz de schiste, en Algérie et apporter leur soutien au collectif de In Salah, à la tête du mouvement anti-gaz de schiste. La manifestation de Ouargla avait un objectif de drainer un million de manifestants, à l'initiative du collectif de In Salah où l'opposition au projet d'exploitation du gaz de schiste se poursuit toujours. Cette manifestation des anti-gaz de schiste est la seconde à laquelle participent des membres de la CNTLD, après celle organisée le 24 février dernier, à Alger. Après Alger et Ouargla en soutien au mouvement anti-gaz de schiste d'In Salah, l'opposition, regroupée au sein de l'ICSO, a, également, décidé de tenir des rassemblements de contestation, à Paris, Genève, Londres, Hambourg et Lyon. La protestation contre la fracturation hydraulique, la seule technique connue, aujourd'hui, pour extraire les gaz et l'huile emprisonnés dans la roche, à In Salah est en train de prendre de l'ampleur et, surtout, d'attirer, de plus en plus, de sympathisants, outre les partis de l'opposition, qui y trouvent un terreau fertile pour rebondir sur le terrain politique. Les partisans du ?'Non'' au gaz de schiste, malgré les assurances des plus hauts responsables, dont le ministre de l'Energie et le ?'patron'' de Sonatrach, restent plus que jamais mobilisés, malgré une terrible violence des services de sécurité, fin février à In Salah. L'intervention énergique de l'ANP a permis de calmer la situation, à In Salah, et de «sécuriser» les manifestations qui y sont organisées, en permanence, à la «place Somoud» de la ville, face au siège du chef-lieu de daïra. Pour autant, la question n'est pas encore tranchée, et, en dépit de cette extraordinaire mobilisation, l'option des énergies non conventionnelles est toujours sur la table, potentielle. L'Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d'un taux de 15%, selon des évaluations réalisées par Sonatrach, avec des compagnies pétrolières internationales sur les projets de bassins sahariens d'Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et de Berkine. Avec un TR de 15%, l'Algérie occupe la 4ème position mondiale en termes de ressources, techniquement, récupérables, juste après les États-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l'Argentine. Plus globalement, la contestation anti-gaz de schiste ne faiblit pas, en dépit des assurances du Premier ministre, et, surtout, celles du Président Bouteflika, qui a affirmé, lors d'un conseil restreint, que l'exploitation des gaz de schiste «n'est pas encore à l'ordre du jour». |
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