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Le
Maroc qui rejette le principe du droit pour le peuple sahraoui d'exercer son
droit à l'autodétermination défend son propre plan consistant en l'octroi d'une
autonomie administrative au territoire sahraoui dans le cadre de la
souveraineté marocaine qui s'y exerce. Mais en déclarant vouloir faire évoluer
le Sahara Occidental vers la voie de l'autonomie administrative, le Palais
royal et le Makhzen ont implicitement reconnu qu'il est donc un territoire non
autonome, dénomination officielle que lui donnent l'ONU et l'Union africaine.
Pour avoir usé du qualificatif de territoire non autonome en parlant à New York du Sahara Occidental, l'ambassadeur ivoirien auprès de l'ONU, Youssoun Bamba, s'est toutefois attiré les foudres du Trône marocain qui a protesté auprès du président de son pays qui l'a immédiatement limogé. Pourtant, Rabat aurait dû savoir gré à l'ambassadeur ivoirien limogé d'avoir utilisé le terme de territoire non autonomie et non celui concurremment formulé dans l'enceinte onusienne de territoire colonisé. Ce qui est le qualificatif adéquat pour le Sahara Occidental sous la botte coloniale du Maroc depuis des décennies. La vindicte marocaine s'est abattue contre l'ambassadeur ivoirien comme elle se manifeste à chaque fois que s'exprime sur le Sahara Occidental une opinion qui contredit la thèse du royaume. En toute logique et avant de s'en prendre au représentant de la Côte d'Ivoire, le roi et le Makhzen auraient dû lancer leurs foudres contre l'ONU qui a officialisé l'appellation pour le Sahara Occidental de territoire non autonome. Il est clair pourtant que l'expression onusienne dénie la marocanité du territoire sahraoui et présente le Maroc comme étant un pays colonisateur. Les résolutions votées à l'ONU sur la question sahraouie, le plan conçu par cette organisation pour mettre fin au conflit qu'elle a généré montrent que la communauté internationale ne tient pas pour évidente la marocanité des Sahraouis que Rabat présente comme acceptée et défendue par ces derniers. Pas plus qu'ils ne veulent de « l'autonomie » qui leur serait concédée dans un tel cadre. Les réactions marocaines se font plus virulentes et moins diplomatiques ces derniers temps contre les contestations de la thèse du royaume sur le Sahara. Il faut dire qu'elles se sont multipliées et coordonnées pour mettre en difficulté diplomatique Rabat qui a échoué à vendre sa trouvaille de l'octroi de l'autonomie administrative aux Sahraouis en lieu et place de l'exercice de leur droit à l'autodétermination sur le statut qu'ils veulent obtenir. Comme d'autres chefs d'Etat africains, le président ivoirien fait partie du carré réduit de dirigeants qui gardent leur soutien à la position marocaine et sont ainsi en contradiction avec celle identique prônée et adoptée tant par l'ONU que l'Union africaine dans lesquelles leurs pays sont membres. Un soutien que le roi du Maroc entretient par des méthodes qui n'honorent ni celui qui en a recours ni ceux qui en sont les bénéficiaires. |
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