Alors que la
direction de l'hôpital a fait recours à la justice, demandant de déclarer la
grève illégale et prononcer son annulation, le débrayage de trois jours
déclenché par les employés de l'établissement a débuté hier à l'hôpital
psychiatrique Mahmoud Belamri de Djebel Ouahch de Constantine. Dès 8h du matin,
en effet, encadrés par les représentants syndicaux du Snapap, les grévistes, au
nombre de 240 selon le syndicat, seulement 48 sur 453 employés de l'hôpital, a
affirmé de son côté le directeur de l'hôpital en disant qu'il avait fait un
recensement de ceux qui ont suivi le mot d'ordre de grève, se sont rassemblés
devant la direction en clamant des slogans d'ordre socioprofessionnels et
demandant l'application de leurs droits ainsi que l'amélioration des conditions
de travail. «Dès l'entame du débrayage, le directeur a commencé ses
provocations envers les employés et a demandé à ses agents de recenser ceux qui
ont suivi le mot d'ordre de grève», nous a déclaré, peu avant midi, le
secrétaire général de la section syndicale du Snapap, M. Balhi Toufik. Il a
ajouté que le chef de l'établissement psychiatrique a ordonné à ses agents
d'enlever les banderoles que les grévistes ont placées sur la porte d'entrée.
«Mais nous les avons remises aussitôt, a indiqué notre interlocuteur en
affirmant avec détermination que ces agissements ne nous dévierons pas de notre
ligne», car la grève est un «droit qui figure dans la constitution de notre
République», a-t-il soutenu. Et de confirmer que les grévistes ont reçu, le
matin même, l'assignation à comparaître à l'audience du tribunal de
Sidi-Mabrouk qui est prévue, selon lui, pour aujourd'hui mardi 3 mars. Il
indiquera que «les grévistes vont être représentés par notre avocat». Contacté,
le directeur de l'hôpital psychiatrique, M.Mechnoui, a démenti les propos du
syndicaliste en se montrant confirmatif pour dire que l'audience en question a
été fixée pour le jour même, soit hier lundi, dans l'après-midi, au tribunal
administratif de Sidi-Mabrouk. «Quant aux revendications socioprofessionnelles
que sont en train de brandir les grévistes à l'appui de leur mouvement, elles
sont totalement infondées, a déclaré le directeur. Tous les salaires, a-t-il
ajouté, ont été réglés. Et je peux dire sans me tromper à propos de la grève
que ce mouvement a été déclenché pour contraindre la direction à dissoudre la
section syndicale de l'UGTA qui a été installée dernièrement dans notre
établissement». M.Mechnoui a accusé ensuite le Snapap qui est implanté dans
l'hôpital psychiatrique depuis fort longtemps de considérer l'hôpital
psychiatrique comme sa chasse gardée.