Le lait en sachet se fait rare à travers plusieurs centres urbains de la
wilaya de Constantine dont la nouvelle ville Ali-Mendjeli. « C'est une pénurie
qui nous prend au dépourvu, on ne s'attendait guère à une diminution du quota
habituel qui nous était réservé », nous a dit hier le gérant d'une supérette à
Ali-Mendjeli, précisant que l'approvisionnement des commerces a été amputé ces
trois derniers jours de quelque 40 %. D'où la pression sur ce produit de large
consommation qui commence à se faire sentir sérieusement. Durant le week-end
dernier, vendredi et samedi, commerçants et clients croyaient qu'il s'agissait
d'une perturbation légère, passagère, mais avec la persistance de la pénurie on
commence à paniquer. C'est désormais le retour à l'écoulement du lait en sachet
sous la table. « Lorsque les clients me demandent de leur sauver quelques
sachets qu'ils prendront en fin de journée, cela me rappelle un peu les graves
perturbations enregistrées il y a quelque mois », se rappelle notre
interlocuteur. Pour d'autres, « tant que le monopole est détenu par une société
publique, l'approvisionnement du marché connaîtra toujours des perturbations ».
En tout cas, les consommateurs sont en colère contre cette pénurie « hors
saison » surtout qu'ils doivent engager des dépenses plus importantes pour
couvrir les besoins de leurs familles. Pestant contre cette rareté du lait en
sachet, des pères de familles nous ont déclaré qu'ils sont contraints de se
tourner vers le lait de vache, ou du lait en pack, payé près de quatre fois
plus cher. Les cafés aussi subissent de plein fouet les effets de cette
pénurie, car ils n'arrivent pas à satisfaire la demande de la clientèle, « la
faible quantité qu'on leur sert est écoulée à la première heure de la matinée
», se plaignent-ils. Enfin, tout le monde espère que cette perturbation « ne
dure pas longtemps ». Chose probable si l'on se fie aux explications des
responsables de la laiterie publique «Numidia». Ces derniers parlent d'une
chute dans la production « à cause d'une panne technique qui a touché la chaîne
de froid, qu'on s'attellerait à réparer aussi vite que possible ». On a
vainement essayé de contacter des producteurs privés de lait en sachet pour
avoir leur point de vue sur la question, mais on sait pertinemment que leur
production ne couvre qu'une mince partie de la demande locale.