|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« Le gel de l'activité complémentaire pour les praticiens spécialistes
est une décision salutaire pour améliorer le système de santé en Algérie », a
indiqué, hier, au micro de la Chaîne III, de la Radio nationale, le président
de l'Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, qui vient
d'être réélu, pour un nouveau mandat de quatre ans. « Cet exode du public vers
le privé de la part des médecins spécialistes, a contribué à diminuer
l'efficacité du service public », a expliqué l'invité de la radio, précisant
que les « autorités publiques doivent réfléchir à des dispositions
compensatoires, en accord avec les partenaires sociaux, pour améliorer la
situation socioprofessionnelle de nos collègues, praticiens
hospitalo-universitaires, exerçant dans le secteur public ». En dépit des
quelques améliorations, enregistrées au cours de ces dernières années, « le
système de santé publique végète, toujours, dans la crise » a encore tranché le
Dr Mohamed Bekkat Berkani, estimant que « le temps est venu d'injecter un peu
de moralité dans la gestion du système national de santé, et de s'arrêter un
moment pour essayer de comprendre les raisons qui nous empêchent de remplir,
convenablement, notre mission », a-t-il indiqué.
L'invité de la Chaîne III s'est «résolument opposé » à la remise en cause de la gratuité des soins, en Algérie. « Je ne crois pas que l'Etat algérien puisse se départir, un jour, de la gratuité des soins. Il y a des pays plus libéraux que nous, mais ils ont gardé ce système social de santé », a-t-il expliqué. Le président de l'Ordre national des médecins a, également, plaidé pour l'amélioration des prestations, indiquant que le « système national de santé engloutit des sommes colossales, sans obtenir, jusque-là, des rendements satisfaisants ». Citant l'exemple de la restauration, le président de l'Ordre national des médecins a proposé « d'externaliser ce segment budgétivore, en le confiant au privé, par exemple ». « La redéfinition du rôle de la médecine privée, sa complémentarité avec le secteur public, et la mise à niveau, qui tarde à venir, du système de remboursement de la Sécurité sociale, est un autre grand chantier qu'il faut regarder de très près» a, encore, expliqué le Dr Mohamed Bekkat Berkani, regrettant, au passage, que « plus de la moitié des médecins privés, qui exercent au niveau national, ne soient pas intégrés dans le système de Prévention nationale, notamment en matière de lutte contre les maladies contagieuses ». Abordant le rôle des cliniques privées, « que l'Etat doit soutenir », selon le président de l'Ordre national des médecins, il a, également, plaidé pour « une rapide révision de la nomenclature de remboursement des actes chirurgicaux et médicaments, qui date de plusieurs décennies » a-t-il déploré. « On doit, absolument, arriver à un niveau de remboursement acceptable de la part de la Sécurité sociale, sous peine de mettre en péril la santé des Algériens », a tranché le Dr Mohamed Bekkat Berkani, allant jusqu'à suggérer de « faire passer la CNAS sous tutelle du ministère de la Santé, pour éviter les interférences et les incompréhensions, avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale ». La refonte du système de santé « doit, obligatoirement, passer par l'injection de plus de moralité, dans la profession des médecins et l'amélioration de leur situation sociale, par résolution du problème de gestion des hôpitaux, en redéfinissant les missions des gestionnaires, et par la construction, dans les plus brefs délais, de nouveaux hôpitaux», a estimé le Dr Mohamed Bekkat Berkani. Le Plan anti-cancer, élaboré par le Pr Zitouni, et soumis pour examen au gouvernement, «doit être mis en pratique le plus tôt possible, parce que la maladie, surtout les affections graves, n'attendent pas », a encore plaidé l'invité de la radio. |
|