
Marcher quelques pas à Alger «la bleue» est une victoire à
en croire une opposition restée trop longtemps assisse. Le parti de Hanoune
n'est pas constitutionnel, selon le démocrate Saadani qui a tiré à boulets rouges
contre ceux qui veulent marcher, même quelques pas pour entrer dans l'Histoire.
Amer reproche à Louisa de ne pas l'aimer, lui, Chakib Khelil, Temmar et
Arcelor. En deux mots, de n'aimer personne surtout pas nous, le petit peuple
qui n'est encarté ni à son FLN ni à leur RND ni au parti de l'autoroute. Un
vrai feuilleton des «Feux de l'Amour» si ça se trouve. Le Sud, lui, en plus
d'un statut et d'une dignité, veut une réponse claire à sa demande d'annuler la
décision d'exploiter le gaz de schiste sous ses fenêtres, d'après les comptes
rendus d'une presse indépendante tiraillée entre le droit d'informer et la
réalité économique. In Salah, qui est dans son droit, ne veut pas boire de
l'eau polluée alors qu'Alger et ses vassaux se désaltèrent au Perrier. Bouteflika
a dit, par procuration épiscopale, que le gaz de schiste est un don de Dieu.
Sellal, lui, a déclaré que puisque son exploration a été adoptée par le très
sérieux Parlement démocratiquement élu alors, c'est halal 100%. Le Parlement,
lui, qui regroupe la fine fleur des démocrates diplômés du pays, a , levé le
doigt pensant qu'il s'agissait de voter pour une augmentation de leur argent de
poche. Sellal, encore lui, a rassuré les Algériens que l'Etat, c'est-à-dire
lui, les patrons d'entreprises, les salariés du gouvernement, les rentiers de
tous bords et les mangeurs professionnels, que c'est aux générations futures,
c'est-à-dire les enfants de l'Etat, de décider si oui ou non on exploitera le
gaz de schiste sous les fenêtres d'In Salah et ailleurs. Le Sud, lui, s'obstine
à attendre une réponse de Bouteflika, qui, lui, rappelons-le, n'a plus parlé
depuis très, très longtemps. Ou du moins, s'il parle, il ne parle pas à nous,
le petit peuple honni. Et quand il le fait, il mandate les liseurs de lettres.
Sidi Saïd, lui, ne se cache plus d'être le syndicat de service alors que les
travailleurs vivent de plus en plus dans la précarité. Il pérore fièrement que
«nous sommes les soldats de la République», si ça lui chante, mais je dénie à
quiconque de parler en mon nom de travailleur algérien. Je ne suis le soldat de
personne et à ce que je sache, nous ne sommes pas en guerre pour mettre mon
treillis sauf contre la corruption et les voleurs, mais ça, c'est une autre
bataille que personne ne veut mener de peur des victimes collatérales. Alger
affirme que le sang du pays commence à se tarir et si on ne veut pas finir par
s'entretuer pour un croûton de pain rassis, il vaut mieux regarder ailleurs.
Honnêtes, ils nous disent qu'eux, ils ont tous des toits ailleurs, là où il ne
faut surtout pas regarder, et que le dernier d'entre eux possède deux
nationalités. Deux, trois, quatre alors que certains Algériens n'ont même pas
le passeport vert. Le 24 Février est mort en attendant celui de l'année
prochaine et je vous parie un discours de Sellal contre une Harley Davidson que
rien n'aura changé jusque-là. Alors au 24 Février prochain !