Le ministre des Transports, Amar Ghoul, qui était hier en visite de travail à Oran pour l'inauguration de la deuxième édition du Salon international des transports, de la logistique et de la mobilité (Algeria Infrastructures) qui se tient au palais des expositions du CCO du 23 au 25 février en cours, a annoncé lors d'un point de presse que l'opération de rénovation totale du téléphérique d'Oran a été finalement lancée par le groupement algéro-helvétique.

La société suisse Garaventa a en effet entamé récemment les relevés topographiques sur le tracé du téléphérique d'une longueur de 7 kilomètres linéaires entre la station de Haï Nasr (ex-Derb), Si Salah (Planteurs) et le mont Murdjadjo sur les hauteurs de la ville d'Oran. Approché à ce propos, le PDG de l'Entreprise Métro d'Alger, maître d'ouvrage délégué du ministère des Transports, a confié que l'ordre de service pour le lancement de cette opération de rénovation totale a été signé par ses services. Il a révélé que les tests effectués sur les installations du téléphérique ont révélé des défaillances techniques, ce qui a finalement contraint les services concernés à opter pour une rénovation totale de ce moyen de transport. Il a ajouté que tous les équipements actuels seront remplacés par de nouveaux équipements ultramodernes, à commencer par les cabines, les câbles et les pylônes.

Les trois stations du téléphérique seront aussi totalement réhabilitées par le groupement algéro-helvétique. Notre interlocuteur a souligné que l'opération de rénovation devra durer 15 mois pour un coût de 1,4 milliards de dinars. Le ministère des Transports avait décidé il y a sept ans de suspendre son exploitation suite aux résultats d'une étude qui avait révélé que ce moyen de transport pourrait constituer un danger pour les usagers.

Réalisé par une firme suisse pour renforcer les moyens de transport avec la ligne Oran-Les Planteurs et pour des besoins touristiques (en reliant la ville à ses hauteurs), il n'a fonctionné que de 1988, date de sa mise en service, à 1993. Malheureusement, à l'apogée de la menace terroriste, cette installation a subi des actes de sabotage qui l'ont immobilisée. Il a été remis en service en 2007. A peine remis en vol, que les tracasseries de ses cabines se succèdent et se répètent. Le téléphérique a chaviré de nouveau dans la multitude de défaillances. Les pannes répétitives ont suscité une vive polémique au sein de la population sur la fiabilité de ce moyen de transport. Sa dernière rénovation en 2006 n'a pas donné entière satisfaction et son exploitation est demeurée en deçà des objectifs assignés, et ce pour différentes raisons et notamment à cause de l'indisponibilité des pièces de rechange. A cela, s'ajoutent les réserves émises par un bureau d'études chargé du contrôle périodique de l'équipement et qui a conclu à la nécessité de mettre fin à l'exploitation du téléphérique.

Les 14 pylônes du téléphérique d'Oran présentaient des signes d'usure vu que, depuis leur pose, aucune opération d'entretien n'avait été réalisée. Pour revenir au point de presse, le ministre a soutenu que tous les projets programmés pour son secteur ont été maintenus par le gouvernement. A une question sur l'impact de la baisse du prix du baril sur les projets en voie de lancement, le ministre répond: «nous allons poursuivre notre programme de développement. Entre l'austérité et la croissance, le choix a été fait par le gouvernement. Tous les projets prévus pour le secteur seront exécutés». Le ministre a aussi saisi l'occasion de ce point de presse pour faire un bilan exhaustif des projets en voie ou en cours de réalisation à travers le territoire national, à commencer par la construction de cinq tours pour la surveillance de la navigation aérienne à Oran, Ghardaïa et Tamanrasset, l'équipement de 20 aéroports avec le système ILS (Instrument Landing System) ou Système d'atterrissage aux instruments pour assurer l'approche dite de précision et l'équipement des infrastructures portuaires avec le dispositif, appelé Système intégré de la gestion de la sûreté et de la sécurité maritime et portuaire et d'échange de données informatisées (VTMIS).

Amar Ghoul a rappelé que son département ministériel mène un ambitieux programme pour raccorder toutes les infrastructures portuaires du pays avec les ports secs et les plateformes logistiques par rail. Il a aussi annoncé la prochaine mise en service du guichet unique électronique dans tous les grands ports du pays pour faciliter la transition des marchandises et lutter contre la bureaucratie. Le ministre a également souligné que tous les poids lourds et les cars seront équipés prochainement avec des chrono-tachygraphes pour réduire les hécatombes de route. Sur sa lancée, le ministre a déclaré que le gouvernement a élaboré un nouvel arsenal répressif pour mieux lutter contre la délinquance routière. Ce projet de loi sera examiné prochainement par le Conseil des ministres.