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Service des maladies infectieuses : 40 nouveaux cas de sida pris en charge depuis le début de l'année

par J. Boukraâ

Entre les tabous de la société, l'ignorance, le manque de dépistage, le nombre de cas de sida est en nette progression. Depuis le début de l'année, 40 nouveaux cas ont été pris en charge par le service des maladies infectieuses du Centre hospitalo- universitaire d'Oran. En 2014, le nombre de cas a atteint les 507. Ces derniers représentent les malades des 14 wilayas de l'Ouest. Le même service prend en charge près de 3.000 malades de toute la région. Durant les quatre dernières années, le nombre de cas de sida a connu une hausse à Oran.

Les données à propos de nouvelles infections de cette année révèlent que le nombre de personnes atteintes du VIH/sida a pratiquement doublé. En 2013, près de 240 nouveaux cas ont été enregistrés dans la région contre 507 cas en 2014. Des chiffres qui indiquent que l'épidémie du VIH/sida progresse à un rythme alarmant surtout lorsque l'on sait que des milliers de personnes sont atteintes sans le savoir. Des chiffres très inquiétants qui ne reflètent pas toute la réalité, puisque certains mésestiment leur état de santé (porteurs du virus) et de nombreux sidéens ne déclarent pas leur maladie de crainte d'être frappés d'ostracisme. Nombreux parmi ces derniers sont à la recherche de l'anonymat et de l'oubli. Si, jusqu'à 2009, une centaine de cas seulement de sida pédiatrique a été enregistrée au niveau régional, les nouvelles statistiques font craindre le pire aux spécialistes. Le nombre d'enfants vivant avec le VIH connaît une augmentation puisque 200 enfants atteints de cette maladie sont pris en charge par le CHUO d'Oran. La transmission materno-fœtale du virus du sida inquiète et démontre clairement que l'épidémie est dynamique et que le mal est dans la population générale, estiment médecins et spécialistes.

L'augmentation des cas de sida pédiatriques est un signe révélateur que l'épidémie est dynamique et incite désormais à une sensibilisation très poussée vis-à-vis de la population pour qu'elle soit informée des risques du sida...

Une majorité d'entre eux a été contaminée par leurs mères atteintes du virus au moment de l'accouchement. ?Il est impératif que les mères porteuses du virus déclarent leur maladie dès leur admission en maternité?, alertent les spécialistes qui mettent en évidence les dispositions nécessaires à la prise en charge de cette frange de la population. En dépit des examens prénuptiaux, exigés depuis quelques années aux futurs mariés, notamment la sérologie complète, les candidats au dépistage précoce du sida ne se bousculent pas aux portes des centres de dépistage du sida et autres maladies sexuellement transmissibles qui sont pourtant prêts à accueillir, sans ordonnance, anonymement et gratuitement, chaque individu voulant pratiquer un test de dépistage. Pour rappel, l'installation officielle du Comité national de lutte contre le sida a eu lieu en novembre dernier à Oran.

Aussi, 80 sages-femmes ont été formées pour éduquer les femmes sur les maladies sexuellement transmissibles. Les établissements de santé ont été dotés de kits et autres moyens pour répondre aux personnes désirant se faire dépister. Même si l'Algérie est classée parmi les pays où l'épidémie est à faible prévalence, elle continue d'enregistrer une relative augmentation de nouvelles contaminations.