29 travailleurs
de différentes catégories activant au niveau du Centre hospitalo- universitaire
(CHU) de Constantine ont été suspendus, jeudi, par le directeur général de
l'hôpital en attendant leur comparution devant la commission de discipline. Les
informations que nous avons obtenues, hier, indiquent que cette mesure est
intervenue à la suite d'une inspection inopinée que le DG a effectuée dans la
nuit du mercredi 18 à jeudi 19 février dernier, entre minuit et trois heures du
matin, dans plusieurs services de l'hôpital, où il a découvert de « graves
défaillances professionnelles ». «Les personnes concernées par la mesure de
suspension vont de l'agent simple au médecin en passant par l'infirmière et le
gardien. A ce titre, un maître-assistant figure dans la liste des agents
suspendus», nous a confirmé le directeur de la communication du CHU, M.
Kaabouche Aziz, qui a donné l'information. Et de compléter en disant qu'à
l'heure du passage du DG dans les services, les concernés étaient soit absents
de leurs postes ou qu'ils ont été surpris en train de dormir à poings fermés.
C'est le cas pour les agents qui gardaient leurs chambres de garde fermée et ne
répondaient pas aux appels. Et de préciser ensuite que l'inspection effectuée
par le DG rentre dans le cadre de l'application des 24 points d'ordre qui ont
été définis et communiqués par le ministre de la Santé aux directeurs des
structures hospitalières du pays avec pour instruction de les appliquer
scrupuleusement et sans défaillance. Notre interlocuteur a indiqué que ces 24
points portent, d'une façon générale, sur l'humanisation des services en
matière d'accueil des malades et des citoyens, sur la garde, les procédures
d'hospitalisation, le fonctionnement des bureaux des entrées, la disponibilité
et la fonctionnalité du matériel médical, l'hygiène et la sécurité, etc.
Toujours selon le responsable de la communication, des travailleurs suspendus
ont protesté en s'adressant aux représentants syndicaux de l'hôpital, mais ces
derniers, embarrassés et reconnaissant que ces travailleurs étaient fautifs,
surpris en flagrant délit de défaillance professionnelle, n'ont rien pu faire
pour leur venir en aide. A ce propos, nous avons joint, hier avant midi, le
secrétaire général de la section syndicale UGTA du CHU, M. Guerfi, et celui-ci
n'a fait que confirmer la gêne dans laquelle se trouvent les syndicats qui,
jusqu'à hier, n'avaient obtenu aucune information officielle sur la mesure de
suspension de ce nombre important de travailleurs. «Notre structure syndicale
n'a encore reçu aucune plainte. Certes, nous avons su que le directeur général
de l'hôpital a effectué des visites de nuit dans les services et trouvé des
agents de garde absents ou endormis, a poursuivi le délégué syndical, mais s'il
y aura intervention de notre part, celle-ci se limitera, c'est évident, à
plaider l'indulgence de la direction envers les travailleurs dont la faute a
été établie. Il serait anormal de défendre l'indéfendable et cette attitude
n'est pas conforme à nos principes», a considéré M. Guerfi. Sur sa lancée, le
directeur de la communication du Chu a annoncé que le DG de l'hôpital Benbadis
a ordonné dans le même temps que la grande porte d'entrée de l'établissement
soit fermée désormais à partir de 20h 30mn, à la fin de la visite du public qui
commence à 18h et s'achève à 20h. « Mis à part les cas vraiment urgents, les
visites ne seront plus admises au-delà de cet horaire, a expliqué M. Kaabouche.
Aussi, a-t-il ajouté, les urgences seront filtrées par un coordinateur qui sera
chargé spécialement de cette tâche et il aura toute latitude pour autoriser ou
refuser l'entrée et l'acheminement de l'urgence qu'il accompagnera lui-même
jusqu'au service concerné».