Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La bonne gouvernance en quête de moyens

par A. Mallem

La (bonne) gouvernance, ce concept appliqué aux collectivités locales, vient d'être approprié par l'université 3 de Constantine qui en a fait un master de doctorat dont la première promotion sortira au mois de juin prochain. Définissant son domaine d'intervention, un document élaboré par cette université explique qu'il s'agit d'identifier la nature et l'importance du mode de gestion des collectivités locales, connaître le fonctionnement de ce type de gestion locale et préciser la nature et l'importance des contraintes qu'elle fait naître. Aussi, en plus de l'échange d'expériences dans la gestion des collectivités locales, une journée d'étude sur cette thématique a été organisée, jeudi 19 février à l'université, sous le thème « Collectivités locales, gouvernance et jumelage ».

Sur cette journée et les objectifs avoués qui lui ont été assignés, le directeur de l'Institut de gestion des techniques urbaines (GTU), organisateur de l'évènement, en l'occurrence M. Amirèche Hamza, nous a déclaré que cette manifestation scientifique rentre dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la ville fixée au 20 février de chaque année. « Le triptyque collectivités locales, gouvernance et jumelage, a commencé notre interlocuteur, a pour vecteur commun la ville du point de vue gestion, problèmes urbanistiques, gouvernance dans une approche participative qui tienne compte de l'avis du riverain avant d'établir et de concevoir tout plan d'aménagement ou de gestion de la ville ». Il poursuivra en notant que c'est une journée qui revêt un cachet régional, voire international, cette année de par la qualité et la provenance des intervenants qui sont venus de l'université de Paris XII, du Maroc et de plusieurs universités algériennes, ainsi que des présidents d'APC de plusieurs régions d'Algérie, du Sud (Timimoun Adrar, Tamanrasset) et aussi du Nord, de l'Ouest et de l'Est. «Nous avons essayé d'être fédérateurs pour mettre en relief les similitudes et les différences dans la gestion. Aussi, pour moi, la présence des présidents des APC est primordiale parce que d'un côté, nous formons des futurs cadres gestionnaires des collectivités locales et nous avons institué un master qui est spécialisé dans la gestion des collectivités locales et de l'autre côté, il s'agit pour nous de pouvoir établir éventuellement des possibilités d'échanges avec les APC et profiter de l'opportunité pour faire connaître l'institut, nos spécialités et notre produit. L'autre objectif est d'ordre pédagogique, c'est l'échange de méthodes dans la gestion, dans la gouvernance avec les autres pays.

En aparté, le directeur de GTU a émis des regrets quant à l'absence de l'APC de Constantine. « Nous les avons invités officiellement, ainsi que l'ensemble des P/APC de la wilaya de Constantine. Et c'est dommage que notre commune n'ait pas été représentée à cette journée ». Pour ce qui est des communicants et des intervenants dans les débats, M. Bounah Kamel, sénateur et enseignant à l'université d'Oum El-Bouaghi, a posé le problème de la formation des élites destinées à gérer les collectivités locales en notant que la majorité des partis politiques qui participent traditionnellement aux élections locales ne forment pas leurs militants avant de les porter candidats à des mandats. Abondant dans le même sens, le Dr. Mahsas, médecin et président du Club des entrepreneurs et investisseurs du Constantinois, a plaidé pour la mise à disposition des gestionnaires des moyens matériels et humains dans le cadre d'une bonne gouvernance. M. Belkalem Yazid, P/APC d'Illoula Oumalou, dans la wilaya de Tizi Ouzou, s'est exprimé sur le problème du jumelage qui nécessite d'abord la formation des cadres sur les langues étrangères, « car la langue est le premier moyen de communication », dira-t-il, et il faut, sur un autre plan, responsabiliser le citoyen et le faire participer aux décisions le concernant. La formation politique fait défaut aussi dans tous les partis politiques, alors que c'est cela le plus important». Enfin, M. Marc Cote, aménageur, géographe et urbaniste, qui enseigne à l'université 3, s'est exprimé en disant : « Je suis très content qu'émerge aujourd'hui en Algérie une réflexion et des débats sur les questions de la gouvernance, de la coopération décentralisée des collectivités locales, car c'est par là que la démocratie pourra s'instaurer en Algérie. Et je suis content également que les étudiants, des doctorants, prennent à bras-le-corps ce sujet et l'approfondissent ».