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Le risque zéro
n'existe pas et les impacts environnementaux sont «limités» et peuvent être
évités avec les nouvelles techniques. C'est ce qu'a avancé le directeur du
centre Marcellus de Pennsylvanie pour la sensibilisation et la recherche
(MCOR), Thomas Murphy, en estimant que l'exploitation du gaz de schiste en
Algérie est une «bonne option» étant donné que le pays dispose déjà
«d'importantes infrastructures pétrolières et gazières ». Lors d'un
déjeuner-débat sur le gaz de schiste tenu à l'ambassade des Etats-Unis ce jeudi
avec des journalistes, le chercheur américain a présenté quelques pistes de
réflexion. Des données qui peuvent alimenter et élargir le débat qui s'est
imposé après la contestation populaire dans le sud du pays contre le gaz de
schiste qui n'a pas faibli depuis le 1er janvier. L'expert a affirmé que les
coûts d'investissement varient entre 4 à 10 millions de dollars, et le retour sur
investissement ne peut se faire qu'une année ou deux après. Mais, Thomas Murphy
a précisé, dans ce sens, que pour les pays qui se lancent pour la première fois
de ce genre d'expérience, les coûts d'investissement seraient plus élevés. Il
affirme en outre que «pour qu'il y ait un rendement, il faut qu'il y ait un
maximum de puits ».
Les quantités d'eau que nécessitent le forage et la fracturation hydraulique en particulier varient entre 16 millions à 24 millions de litres par puits, selon le chercheur. Il rassure que 5 à 20 % d'eau utilisée dans la facturation hydraulique remonte à la surface dont 90 % peuvent être recyclés pour d'autres fracturations. Il souligne en outre qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser l'eau potable ou l'eau claire. Quant aux impacts environnementaux de l'exploitation du gaz de schiste, notamment la question relative à la contamination des nappes phréatiques et le risque d'avoir du gaz de méthane dans les robinets, le chercheur affirme que «le risque zéro n'existe pas ». Et ceci est valable pour l'exploitation du nucléaire, du charbon et d'autres ressources naturelles. Il précise, dans ce sens, que ce genre de risque peut être évité, si toutes les précautions sont prises et respectées et si la technique de la fracturation hydraulique est parfaitement maîtrisée. Il affirme que les entreprises américaines spécialisées ont acquis une expérience et une maturation dans le domaine, ainsi que qu'une maîtrise technologique, ce qui a réduit considérablement les risques et les coûts d'extraction. Thomas Murphy ajoute en signalant que les lois américaines, revues, permettent aujourd'hui plus de contrôle et d'inspections sur les sites de forage pour détecter les violations à la réglementation. Sur la question des traces de méthane trouvés dans des puits d'eau en Pennsylvanie, le chercheur a affirmé que sur un bilan analytique effectué sur 8600 puits, 20 seulement ont été contaminés. Mais pour l'expert, cette contamination n'est pas due à l'exploitation du gaz de schiste, mais à d'autres facteurs. Il argumente en affirmant que du méthane a été déjà trouvé dans l'eau il y de cela 50 années, c'est-à-dire avant l'exploitation du gaz de schiste, effectif à partir de 2005 au Texas et en 2010 en Pennsylvanie. Le chercheur a estimé que la solution réside dans l'amélioration du coffrage des puits pour éviter au maximum les problèmes d'étanchéité des puits. Répondant à des informations faisant état du recul des Etats-Unis quant à l'exploitation du gaz de schiste notamment dans l'État de New York, le chercheur américain affirme que «c'est faux ». «On continue à exploiter cette ressource dans cette région ». Il est catégorique. Il est hors de question d'abandonner certaines exploitations compte tenu des investissements colossaux qui ont été injectés pour l'exploitation de gaz de schiste aux Etats-Unis. Faut-il exploiter le gaz de schiste ou les énergies renouvelables ? Thomas Murphy répond : «Je ne dis pas que l'un est meilleur que l'autre ». Il nuance en affirmant que l'essor des énergies renouvelables sera lent et qu'il faut en fait un mix énergétique pour satisfaire la demande croissante en énergie. Certains pays en sont conscients. Il y a ceux qui ont tenté l'expérience, d'autres sont sur la voie de se lancer dans l'extraction du gaz de schiste. Il cite les Etats-Unis en premier lieu, suivis par le Canada, l'Argentine et enfin la Chine. Il va plus loin en affirmant qu'aujourd'hui, même les pays producteurs de l'or noir s'orientent vers les ressources dites non conventionnelles. Il cite l'Arabie saoudite, la Russie et l'Algérie. Enfin, l'expert américain a recommandé une bonne communication sociale sur les risques engendrés et rappelle que son pays a connu des contestations nationales hostiles au gaz de schiste au début de l'expérience. «Mais, justement on avait engagé un dialogue sincère avec toutes les couches de la société». L'expert a été invité par l'Algérie pour exposer l'expérience américaine dans le domaine du gaz de schiste devant les cadres de Sonatrach et du secteur énergétique, ainsi qu'auprès des jeunes, dont des étudiants, venus de la wilaya de Tamanrasset. |
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