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Alger et Londres contre une intervention militaire en Libye

par R. N.

L'Algérie et la Grande-Bretagne semblent sur la même longueur d'onde, concernant la crise libyenne, en étant contre une intervention militaire, dans ce pays. Lamamra, ministre des Affaires étrangères, a réitéré, jeudi, la position algérienne, lors d'un point de presse conjoint avec le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères et du Commonwealth, Philip Hammond. «Nous ne croyons pas à la solution militaire, nous ne croyons pas que le fait de nourrir l'escalade, par la fourniture d'armement ou par des mesures de ce genre, serait de nature à favoriser le nécessaire apaisement des coeurs et des esprits, afin d'aller vers la solution consensuelle que nous appelons de tout temps», a expliqué M. Lamamra, tout en exprimant «notre pleine solidarité avec l'Egypte soeur qui a été, durement, frappée par le terrorisme».

Alger et Londres partagent la même position en ce qui concerne la Libye. «Notre position est tout à fait la même et elle est très claire, nous sommes pour la solution politique, pour le dialogue inclusif, pour des institutions démocratiques et représentatives, dans le cadre de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale, de la souveraineté de la Libye», déclare Lamamra qui indique que les deux parties «souhaitent, appellent et travaillent ensemble» à ce qu' «un gouvernement d'union nationale soit mis en place par les différentes forces politiques libyennes, dans les plus brefs délais». Pour Lamamra, «il est temps et il est nécessaire que toutes les parties libyennes se mobilisent et que toutes les bonnes volontés les aident, également». Et de relever le rôle particulier qui incombe aux pays voisins de la Libye.

Pour sa part, Philip Hammond, a souligné qu'une intervention militaire, en Libye, «ne représentait pas la solution idoine» pour régler la crise qui prévaut dans ce pays, plaidant pour une «solution politique». «Nous ne pensons pas qu'une intervention militaire soit la solution pour régler la crise en Libye. Le but de tous les efforts déployés, est de permettre à la Libye d'installer un gouvernement d'unité nationale qui sera effectif, dans sa lutte antiterroriste et empêchera le groupe terroriste +Daech+ de s'implanter sur le territoire libyen», a indiqué M. Hammond.

Londres et Alger partagent la «même position» quant à la résolution de la crise, en Libye, et soutiennent les initiatives conduites par les Nations unies pour aboutir à «une solution politique basée sur un dialogue inclusif», ajoute M. Hammond. Et de relever la nécessité de mener une lutte «sans merci et pas uniquement militaire» contre les groupes terroristes qui «exploitent les espaces non gouvernés où il n'y a pas d'administration, pour s'y implanter», et qui défendent, a-t-il dit, «une idéologie barbare dont l'impact risque d'affecter l'Afrique et même l'Europe».

Par ailleurs, Ramtane Lamamra, a appelé les intellectuels et prédicateurs du monde arabo-musulman à éclairer sur les véritables enseignements de l'Islam, afin de contribuer à contrecarrer la propagation du terrorisme. «Il est nécessaire pour les intellectuels et les prédicateurs, à travers le monde arabo-musulman, de développer un discours de modération et d'équilibre, afin d'éclairer sur les véritables enseignements de la religion musulmane», a-t-il affirmé. Il a expliqué que «le terrorisme, d'une manière générale, est une menace sécuritaire caractéristique bien que contemporaine, qui se manifeste, surabondamment, sur le continent africain, comme à travers le monde arabe», ajoutant qu' «il faut savoir, raison gardée, percevoir cette menace dans sa juste proportion» et établir un diagnostic afin d'adopter de «bons remèdes».