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La situation se
complique dans le secteur de l'Education. La rencontre, jeudi dernier, entre
les représentants de onze syndicats et les responsables du ministère de
l'Education, qui s'est terminée dans la débandade générale, a dévoilé, au grand
jour, les profondes divergences entre les deux parties, qui ne semblent pas,
pour l'instant, parler le même langage.
« Le procès-verbal, sanctionnant la rencontre entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats qui ont déclenché un mouvement de grève, n'a pas été signé, à cause de leur rejet de la proposition relative à la rédaction d'une charte d'éthique et de stabilité », a indiqué jeudi, le ministère qui réitère sa volonté de laisser les portes du dialogue ouvertes. Pour le ministère de l'Education, qui avait déclaré, auparavant, avoir proposé la date du 2 mars prochain pour l'installation de la Commission de la révision du statut et définir un calendrier de travail, «le procès verbal commun a buté sur le dernier point proposé aux syndicalistes et cherchant à engager l'ensemble des parties, à la rédaction d'une charte d'éthique et de stabilité, dans le secteur de l'Education, et donc n'a pas été signé », soulignent les termes du communiqué, rendu public par le ministère de tutelle, à l'issue des deux journées de rencontre marathoniennes, avec les partenaires sociaux. A travers cette charte, que certains voient comme l'équivalent de la «paix sociale » décrétée entre le gouvernement et l'Ugta, le ministère vise «la construction d'un processus favorisant l'émergence d'une Ecole de qualité ». Le ministère a tenté, dans ses explications, de jeter la balle dans le camp des syndicalistes, qui n'ont pas signé le procès- verbal «malgré, précisent les termes du communiqué, l'accord des deux parties sur l'installation d'une commission chargée du réexamen du statut particulier des personnels de l'Education nationale, ainsi que la mise en œuvre d'un calendrier pour l'exécution des procès-verbaux, préalablement signés et l'organisation de séances de travail, à l'échelle des directions de l'Education avec les instances syndicales locales, en vue d'une résolution des problèmes, au niveau des wilayas ». Pour rappel, tous les syndicats, en activité dans le secteur (Snapest, Snte, Unpef, Cla, Snatef, Snapep, Snapap, Fnte, Ugta, Cnapest et le syndicat des corps communs et des travailleurs professionnels) ont participé à ce round du dialogue, qui intervient dans un contexte, particulièrement, tendu et qui s'est déroulé à huis clos, et aucun d'entre eux n'a cautionné le PV de la rencontre. Pis, tous les syndicalistes ont été abasourdis par la proposition qui vise la signature d'une «charte de l'éthique ». «Nous sommes d'accord pour signer cette charte de l'éthique qu'on nous propose, mais on exige, au préalable, le règlement des problèmes qui traînent en longueur, malgré les accords passés avec la tutelle », nous dira, M. Amraoui, le porte-parole de l'Unpef. Celui-ci considère que le PV qui leur a été présenté à la signature, à l'issue de la rencontre de jeudi dernier, est «élastique » et indiquera que «même autour des questions supposées admises par la tutelle, on a senti une certaine fuite lorsqu'on a parlé de porter, noir sur blanc, les principaux accords auxquels on avait abouti ». Notre interlocuteur précise que la décision de l'intersyndicale, qui tient sa session ouverte, interviendra, au plus tard, aujourd'hui. «On décidera, lors de notre prochaine réunion, qui se tiendra incessamment, et en commun accord avec les représentants des travailleurs regroupés au sein de l'intersyndicale, des suites à réserver à notre mouvement de contestation », a conclu notre interlocuteur. Le Cnapest, de son côté, demeure intransigeant dans ses positions. «De quelle charte d'éthique veut-on parler et quelle stabilité chercher lorsqu'on est confronté à un sérieux problème de non concrétisation des engagements pris par la tutelle et les pouvoirs publics ? », s'est interrogé le porte-parole du Cnapest, M. Messaoud Boudiba. Ce dernier souligne que la grève d'une journée reconductible est maintenue en l'absence du moindre consensus avec le ministère de l'Education nationale, «qui ne fait que s'enfoncer dans la fuite, en avant ». Le Cnapest adresse un appel aux pouvoirs publics pour appliquer les termes des engagements pris, et surtout pour «sauver l'école des appétits opportunistes ». M. Boudiba tire à boulets rouges sur les représentants du ministère de l'Education, à leur tête la ministre de l'Education nationale, qui ne cherchent qu' «à protéger leurs postes, reléguant en arrière, les véritables préoccupations des travailleurs du secteur et l'intérêt de l'Ecole ». «En réalité, le ministère de l'Education ne nous a rien présenté, hormis le fait qu'il veut diaboliser le Cnapest, aux yeux de l'opinion publique à travers de fausses accusations », soutient le porte-parole du Cnapest. Syndicats et ministère sont, donc, renvoyés dos à dos, avec, en perspective, une orientation du débat vers un étalage public des maux qui étouffent l'Ecole. |
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