La surcharge des classes est un problème à prendre au sérieux dans bon
nombre d'établissements scolaire à Oran. Dans quelques écoles primaires le
nombre d'élèves a atteint les 60 par classe. Dans certaines classes il y a 4
élèves par table. C'est le cas de la cité des 200 logements à El-Mohgoun,
commune d'Arzew. Devant cette situation, les parents craignent le pire. Dans
une classe bondée d'élèves la concentration diminue, ce qui influe sur leur
encadrement et leur formation. «Le niveau scolaire de mon enfant a vraiment
baissé cette année», dira cette femme dont le fils est en 4 ème année primaire.
A El-Mohgoun les trois écoles primaires et le seul CEM enregistrent depuis le
début d'année scolaire un sureffectif des élèves. L'augmentation du nombre des
élèves a été enregistrée au début de l'année avec le relogement de plusieurs
dizaines de familles en plus de la croissance démographique sans cesse
grandissante, due à l'extension urbaine locale. Les riverains, dans une
rencontre avec le maire d'Arzew en fin de semaine, ont réclamé la construction
de nouveaux établissement scolaires pour atténuer le spectre de la surcharge
des classes. Aussi, à l'heure actuelle, la localité d'El-Mohgoun ne dispose pas
d'un établissement d'enseignement secondaire, ce qui contraint les lycéens à se
déplacer jusqu'au chef-lieu de commune, distant de 7,5 km, pour regagner le
lycée souvent dans des conditions pénibles causées par le manque flagrant de
transport. Selon les riverains la situation va s'empirer avec le prochain
relogement de 800 familles. Dans ce cadre, on apprend qu'un projet de
réalisation d'un 2ème CEM est déjà inscrit compte tenu de l'implantation de la
nouvelle cité de 800 logements qui est en phase d'achèvement et qu'un 3ème CEM
est prévu pour accompagner le nouveau projet des 1300 logements. En effet
l'augmentation de l'effectif des classes rend la tâche de l'enseignant
difficile. Le sureffectif ne concerne pas uniquement la localité d'El-Mohgoun
mais une bonne partie des établissements scolaires de la ville et de sa
périphérie à Oran-Est, comme à Gdyel et Hassi Bounif.
Ces deux communes ont aussi reçu des centaines de familles relogées
récemment. Ce surnombre s'est répercuté négativement sur l'aménagement des
emplois du temps du personnel enseignant. Plusieurs chantiers d'infrastructures
scolaires ont été lancés afin d'améliorer les conditions de scolarisation des
élèves et de lutter contre la surcharge constatée dans certaines classes.
Toutefois, la situation n'a pas changé d'un iota. Les responsables insistent,
en vain, sur l'obligation d'épargner la première année du primaire de la
surcharge. Les élèves paient les pots cassés des décideurs qui n'ont pas
envisagé d'accompagner les logements sociaux de nouvelles écoles. Les capacités
d'accueil des écoles qui existent déjà sont insuffisantes. Et cela endigue les
efforts de toute réforme. «Je me pose toujours la question : comment
voulez-vous que l'enseignant participe à cette école de réussite avec plus de
40 élèves par classe ?», se demande un parent d'élève.