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Des coupures d'Internet qui durent

par A. Mallem

Des coupures prolongées et à répétition d'Internet sont enregistrées ces derniers jours, au grand dam des abonnés. Et ces derniers ne cessent d'exprimer leur mécontentement. Hier encore, nous avons été contactés par un groupe de citoyens furieux contre les dysfonctionnements du réseau et des désagréments subis périodiquement par les clients. «Les coupures intempestives de téléphone, d'Internet, qui ne sont jamais annoncées, et qui durent plus ou moins longtemps, nous rendent fous», vociféra le premier orateur qui nous a abordés. « J'habite le quartier de Bab-El-Kantara, enchaîne un autre, en racontant qu'il y a maintenant une semaine que la connexion au réseau Internet a été coupée dans son quartier ». « Pendant cette coupure, a-t-il affirmé, j'ai fait trois réclamations à l'agence commerciale implantée derrière la grande poste. On enregistre ma réclamation et on me promet à chaque fois que la connexion allait être rétablie le soir-même. Mais sans résultat. Et c'est hier seulement qu'on nous a répondu qu'ils sont en train de changer des câbles pour balancer tout, Internet et téléphone fixe, sur le nouveau système MSAN ». D'autres ironisent en disant que « les agents d'AT ne travaillent pas sous la pluie ». Un troisième protestataire, tout en pestant contre Algérie Télécom, s'est plaint des mêmes coupures, en signalant que la dernière coupure qu'il avait subi avait duré douze jours sans interruption. « Douze jours, plus une semaine maintenant, cela fait quand même une vingtaine de jours. AT pourra-t-elle me rembourser ? Si cela continue, je vais ester cette entreprise en justice, en demandant aussi dommages et intérêts», dira-t-il. Même des enfants scolarisés, habitués à la navigation sur Internet, que ce soit à leur domicile ou dans les cybercafés, se sont joints à la protestation, se plaignant d'être privés d'une source d'informations que constitue pour eux Internet, pour compléter leurs cours ou rédiger leurs thèmes de recherches ou seulement pour se cultiver.

Des abonnés de Sidi-Mabrouk nous ont téléphoné pour dénoncer AT, l'accusant d'un manque de communication flagrant. « Ils ne sont pas d'un abord facile et restent sourds aux réclamations que nous leur faisons. Et pour fuir leurs responsabilités ils disent que les pannes sont du ressort du centre régional ».

Aussi, faute d'avoir pu entrer en contact avec les responsables concernés par ces problèmes, nous avons interrogé, hier, des cadres d'AT qui ont demandé à garder l'anonymat, et ces derniers nous ont confirmé que les perturbations et coupures sont un problème national. « Dans le cas de Constantine, il y a présentement une perturbation provoquée par des problèmes de liaison entre les centres de Constantine et de Sétif, et c'est pour cela qu'ils y a ces problèmes de connexion», dira un responsable. Un de ses collègues nous révélera que les pannes durent maintenant plus de deux ans dans des quartiers comme Sidi-Mabrouk, Djebel Ouahch, Ziadia et la Bum. Un autre est allé au fond des choses et a accusé tout le système mis en place qui souffre, dit-il, d'une centralisation excessive. « Pourquoi ne pas délocaliser la fameuse « recette port » de sorte que chaque centre ait la sienne à son niveau ? », a-t-il considéré. Et de poursuivre : « Prenons l'exemple de la 4 G : s'il y a la moindre anomalie, une simple erreur, on doit remonter jusqu'au niveau national, en transitant par les centres régionaux, pour y remédier. Et pour ainsi dire, à Algérie Télécom, il y a un groupe de 5 personnes, au maximum, qui dirigent le système Internet et téléphonie mobile dans toute l'Algérie. Et ce n'est pas du tout normal. Cela dit, sachez qu'au niveau local, nous n'avons aucune autorité pour régler de tels problèmes. Tout est centralisé ! ».