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Affaire de l'enlèvement du bébé Leith: Neuf accusés libérés

par Abdelkrim Zerzouri

Près de neuf mois après leur arrestation, les accusés dans l'affaire de l'enlèvement du bébé Leith Kaoua à la nurserie du CHU de Constantine, ont connu hier leur sort. La chambre d'accusation qui a examiné donc ce 17 février l'appel du procureur, après deux reports successifs, a confirmé les conclusions du juge d'instruction en gardant cinq accusés principaux dans cette affaire en détention préventive. Il s'agit du couple chez lequel le bébé a été découvert au mois de mai dernier (à Tamalous), d'un intermédiaire et d'un coursier qui ont été accusés « d'association de malfaiteurs dans l'objectif de commettre un crime et enlèvement d'un mineur », alors qu'on a retenu le grief de faux et usage de faux contre le cinquième accusé retenu en détention, en l'occurrence la sage-femme dont le cachet a été apposé sur le certificat d'accouchement de la femme qui a participé à l'enlèvement du bébé. Cinq autres accusés retenus en détention préventive depuis le mois de juin dernier, deux infirmières et deux coursiers, ont bénéficié d'un non-lieu et devaient de ce fait quitter la prison hier dans l'après-midi. Aussi, quatre autres accusées, trois infirmières et une sage-femme, placées jusque-là sous contrôle judiciaire, ont bénéficié, elles aussi, d'un non-lieu. A l'issue de cette décision, on a constaté un grand soulagement, hier, au sein des familles et des collègues des 9 accusés libérés. « On vivait sur des charbons ardents depuis l'arrestation de nos filles », répétaient des proches des accusées relaxées.

Pour mémoire, les familles des accusés ont organisé plusieurs si- in, avec le soutien des travailleurs, à l'intérieur du CHUC, devant le tribunal de Ziadia et la Cour de Constantine, pour dénoncer « le recours abusif à la détention préventive » des accusés en question contre lesquels, selon eux, « on ne détient aucune preuve tangible qui les implique dans cette affaire scandaleuse ». Pour sa part, le procureur général qui a reçu les manifestants dans son bureau a fait valoir la légalité des procédures judiciaires ayant conduit le magistrat à refuser à deux reprises en son âme et conscience la demande des avocats pour la mise en liberté provisoire des accusés concernés, non sans leur promettre que pour ce qui le concerne « l'affaire sera enrôlée sitôt l'instruction du dossier clôturé ». On s'attendrait ainsi à ce que la date du procès des 5 accusés qui seront jugés par le tribunal criminel de Constantine sous les chefs d'inculpation « d'association de malfaiteurs dans l'objectif de commettre un crime, et enlèvement d'un mineur » pour quatre d'entre eux, de « faux et usage de faux » pour la cinquième accusée, soit fixée incessamment.