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Le 1er ministre se déplacera mardi prochain respectivement à Arzew et à
Hassi Messaoud pour célébrer le 24 Février auprès des travailleurs de ces deux
grands pôles de production d'hydrocarbures conventionnels.
Abdelmalek Sellal ne partira pas seul à ce rendez-vous. Il sera accompagné par le secrétaire général de l'UGTA qui en est pratiquement le premier concerné puisque le 24 février, la Centrale syndicale fêtera le 59ème anniversaire de sa création. Abdelmadjid Sidi-Saïd sera en même temps, dans un milieu -celui des travailleurs du secteur de l'Energie- qui lui est, en principe, acquis. Des ministres, du secteur en question, l'Industrie, le Travail et d'autres de productions ou de services, seront en principe, aussi présents. C'est en tout cas ce qu'avancent des sources du Palais du gouvernement qui concèdent à cette «sortie» de Sellal une importance de premier ordre. Le 24 Février est, faut-il le noter, cette date mythique de la nationalisation des hydrocarbures. Sauf imprévu de taille, c'est sur instruction du président de la République que le 1erministre effectuera cette visite pour célébrer ce double anniversaire que Bouteflika a lui-même marqué par une grande solennité depuis qu'il a pris les commandes du pays en 1999. Il a, à cet effet, fait toujours preuve de sympathie à l'égard de l'UGTA, notamment, de son secrétaire général en lequel «il trouve un appui solide et un partenaire social sûr et fiable», selon les propres termes de hauts fonctionnaires de la Présidence. Ils notent d'ailleurs que «Sidi-Saïd a, à maintes reprises, refusé d'exposer le monde du travail à la surenchère, notamment depuis que la région vit l'instabilité et l'insécurité». Sellal et Sidi-Saïd se doivent aujourd'hui, selon des sources du Premier ministère, d'exécuter une feuille de route qui leur a été soumise par le chef de l'Etat au regard de la complexité de la conjoncture socio-économique du pays. «Ils ont été instruits pour apaiser les esprits des populations qui rejettent notamment l'option du gaz de schiste», nous disent nos sources. L'on s'interroge alors, pourquoi ne se déplacent-ils pas aussi à In Salah où la contestation ne s'est pas atténuée à ce sujet. «La présence de ces deux responsables à Arzew et à Hassi Messaoud est pour démontrer aux Algériens que l'Etat et ses décideurs continuent de croire à l'importance des ressources énergétiques conventionnelles du pays, dans ses capacités à produire encore et pour longtemps du gaz et du pétrole avant de penser à sauter le pas des énergies non conventionnelles». L'autre aspect politique de ce déplacement, qui n'est pas sans importance, est que Sellal l'effectue après une longue absence sur le terrain alors qu'il avait habitué les populations du pays à une présence régulière depuis sa nomination en tant que 1er ministre. Déplacement qui coïncide en même temps avec les grandes perturbations que connaissent certaines régions du Sud, notamment les wilayas de Tamanrasset et Ouargla. Ce sont des contestations d'un genre nouveau auxquelles fait aujourd'hui face le gouvernement. C'est, en effet, la première fois que des citoyens préfèrent décaler leurs problèmes socio-économiques qui ne sont pas pourtant des moindres, pour crier au «scandale» écologique qui pourrait être provoqué par l'exploitation du gaz de schiste. «On est entré dans la contestation verte», disent nos sources. La tension à ce propos n'a toujours pas baissé malgré les assurances données par le président de la République, son 1er ministre, ses ministres et même un grand nombre d'experts. Il a été clairement précisé à tous ces niveaux qu'il n'est question d'ici à 2022 que son exploration et non de son exploitation et qu'il y aura une halte en 2019 pour évaluer les résultats des examens effectués, les études et les techniques qui ont servi à «découvrir» cette énergie non conventionnelle. Notons que certains milieux politiques et du secteur de l'Energie, pensent et affirment même que l'Algérie a déjà commencé à en exploiter les gisements dont l'importance des capacités l'annoncent déjà comme 3ème réserve mondiale. Un classement qui laisse aisément deviner le degré de convoitises et d'appétences que pourraient développer des lobbies étrangers en vue de décrocher des contrats aussi juteux que ne le sont ceux des énergies conventionnelles. Et pour gagner cette bataille d'un ordre nouveau, tous les coups «durs» sont permis. |
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