Alors que l'Etat
consent de grands sacrifices pour éradiquer complètement les bidonvilles et
l'habitat précaire, ces derniers continuent d'être érigés, un peu partout, au
grand dam des citoyens qui voient leur environnement vital dégradé de nouveau.
Ainsi, à Boufarik,
des habitants du domaine Amiar ont manifesté leur colère contre le silence des
autorités en bloquant la route reliant Boufarik à Soumâa, durant de longues
heures. Ces jeunes exigent l'intervention des responsables locaux contre la
prolifération d'habitations précaires au sein du domaine où ils demeurent,
particulièrement une assiette de terrain destinée initialement à la réalisation
de 300 logements sociaux et qui a été squattée par des familles venues, on ne
sait d'où et qui ont érigé des baraques sur la parcelle de terrain, sans être
inquiétées par qui que ce soit. Malheureusement, ce n'est pas, seulement, en
cet endroit que la prolifération de bidonvilles a été constatée, mais,
également, tout autour de la ville de Boufarik, au quartier ?Mimoun' où ceux
qui ont squatté des lots de terrain ont commencé par des gourbis en parpaings
avant de construire, petit à petit, des maisons en dur et se comportent
actuellement comme de véritables propriétaires des lieux, selon des témoignages
recueillis sur place. Le quartier ?Griet' aussi, du côté de la gare routière à
la sortie-nord de la ville, les habitants voient leur cadre de vie se dégrader,
de jour en jour, à cause des habitations précaires qui sont venues se greffer,
petit à petit, sous l'œil impassible des autorités locales. C'est pareil, dans
toute la périphérie de la ville et certains habitants de Boufarik affirment que
tous ceux qui viennent ériger des baraques dans ces endroits n'ont qu'une idée
en tête : bénéficier d'un logement dans le cadre de la résorption de l'habitat
précaire. «J'attends depuis vingt ans de voir, enfin, mon nom porté sur une
liste de bénéficiaires de logement afin que je puisse fonder un foyer, mais en
vain, ceci au moment où des gens venus de toutes parts ont été relogés parce
qu'ils ont eu l'audace de construire une baraque en zinc et ont foulé aux
pieds, les lois de la République, chose que je ne pourrais jamais faire »,
affirme un habitant de la ?ville des oranges'.