C'est devenu chose courante ces derniers jours que les usagers du tramway
soient entassés comme dans une boîte de sardines. L'exploitant des lignes du
tramway, en l'occurrence la SETRAM de Constantine, a pris la décision de
ramener à son plus haut niveau le rendement de chaque navette et pour ce faire,
on a dû prolonger les périodes d'arrêt au niveau des stations principales, à
Zouaghi et à Benabdelmalek, avec un arrêt qui dépasse la vingtaine de minutes,
comme nous l'avons constaté jeudi matin vers 11h30 minutes, au niveau de
l'arrêt de l'université Mentouri où une masse impatiente d'étudiants
s'apprêtait à prendre d'assaut la première rame de tramway qui se pointe,
quitte à utiliser la force des bras pour passer. «Vous êtes ici depuis
seulement une demi-heure mais nous, s'insurge un client, on a attend depuis une
heure, vous vous rendez compte, à la station de Zouaghi Slimane, pour que le
conducteur reçoive l'autorisation de démarrer et je ne vous dis pas l'état des
dizaines de passagers qui n'ont pas eu la force de se frayer un chemin aux
accès».
Un autre renchérit «c'est une galère payée a 40 DA». Une jeune mère de
famille n'arrive pas à trouver de l'espace pour son enfant de deux ans et un
autre passager ajoute dans la foulée qu'«on n'arrive même pas à respirer,
regardez ces dizaines de passagers qui n'arrivent pas à garder leur équilibre,
si on était dans un bus, un contrôleur serait sûrement monté pour s'assurer du
nombre des personnes debout autorisé, mais dans le tramway, on compte seulement
les passagers qui n'ont pas validé leurs tickets». Une vieille dame intervient
«c'est dans de pareilles conditions que tout peut arriver, des vols et bien
d'autres choses, c'est justement pour éviter ce genre de choses très courantes
dans les bus qu'on paye ces 40 DA». Et un étudiant d'ajouter «en plus de cette
misère, ils s'obstinent encore à ne pas accepter les billets de 200 DA, et ça
nous fait perdre beaucoup de temps en allant leur faire de la monnaie». Pris
entre le marteau du temps réduit de la navette permise par le tramway qui ne
dépasse pas la demi-heure entre les deux terminus par rapport au temps consacré
par un taxi qui atteint facilement une heure et demi aux heures de pointe, et
les désagréments d'un voyage inconfortable, les passagers choisiraient sûrement
le moindre mal, donc, continuer de prendre quand même le tramway. Un avantage
considérable, qui n'a pas échappé à la stratégie commerciale des exploitants.
Des responsables ont reconnu qu'ils ne «renforcent les rames qu'au moment des
heures de pointe, à hauteur de 17 rames dans la matinée et en fin d'après-midi,
mais le reste du temps on ne met en circulation qu'une dizaine de rames»,
rentabilité oblige. Et le confort des voyageurs ?