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La pomme de terre, le poulet et le reste

par A. Mallem

A la faveur des intempéries, notamment les fortes chutes de neige enregistrées dernièrement sur plusieurs régions du pays, la pomme de terre a récupéré sa place de reine des légumes et trône en tête de la nomenclature des prix à pas moins de 90 dinars le kilo. «Un jour viendra où ce tubercule arrivera à rivaliser avec le poulet et le veau», commentera, non sans une certaine ironie, un vieux marchand de légumes rencontré, hier, au marché Boumezzou du centre de la ville des ponts.

Interrogé sur les véritables causes de ce retour au renchérissement de la pomme de terre, un autre marchand de la même catégorie nous dira qu'il ne faut pas aller chercher loin, «ce sont les intempéries, la neige surtout, qui ont empêché les producteurs de procéder à l'arrachage et la mise sur le marché. Aussi, le peu de production de pomme de terre qu'ils parviennent à arracher de terre en résistant au froid et à la boue, est vite happé par les mandataires qui paient sans rechigner le prix demandé par les fellahs». Et à partir de là, c'est la loi implacable de l'offre et de la demande qui joue sur les prix. «Ce phénomène, a poursuivi notre interlocuteur, a été de mise ces dernières semaines, non seulement dans les wilayas du Nord, mais aussi dans certaines régions du Sahara dont la production vient généralement à cette époque pour équilibrer l'équation de l'offre et de la demande, où le kilo de pomme de terre a été cédé ces derniers jours à 80 dinars au prix de gros. Voilà pour la pomme de terre».

Sur un autre plan, celui des viandes blanches, il faut signaler la tendance qui s'installe aujourd'hui dans nos marchés dans la vente du poulet, autre produit populaire dont les soubresauts en matière de prix sont surveillés de près par les ménagères. Cette tendance a fait que la vente au kilo du poulet de chair en entier tend à disparaître progressivement au profit de la vente à la pièce ou bien en morceaux. Et chaque poulet est vendu «à la taille» avec un prix indiqué. Ce qui rend difficile, pour les non initiés, la connaissance du prix du jour pour la vente au kilo.

Hier lors de notre passage au marché intermédiaire de Boumezzou, et sur une vingtaine de marchands seuls deux continuaient encore à pratiquer la vente au kilo en affichant le prix du jour. Ce dernier est relativement stable depuis quelques semaines et oscillait entre 250 et 260 dinars. Quant aux viandes rouges, il a été remarqué que les bouchers ont consenti un léger abattement sur les tarifs de la viande de veau dont le kilo est proposé entre 680 et 750 dinars. Et sur ce chapitre, seule la viande ovine continue à narguer les bourses modestes en se proposant à 1250 dinars le kilo, talonnant de près le kilo de bifteck proposé à 1300 dinars.