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Le ministre des Ressources en eau : Le prix de l'eau ne sera pas révisé

par El-Houari Dilmi

L'Algérie est en sécurité en matière de ressources en eau pour les deux ou trois prochaines années, puisque l'apport des dernières pluies a atteint un niveau record, avec plus de 856 millions de m³ stockés au niveau national », a annoncé, hier, au micro de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre des ressources en eau, M. Hocine Necib.

« Dix-huit barrages ont fait le plein et déversent, actuellement leur trop-plein, tandis que 30 autres barrages affichent un taux de remplissage qui dépasse les 95%, ce qui nous donne une moyenne nationale de 80%», a précisé le ministre.

Donnant plus de détails, Hocine Necib fera état d'un taux de remplissage de 89% pour l'ouest du pays, 71% pour la région du Chélif, 77% pour le centre, et 84% pour la région-est. Les dernières pluies ont « été très bénéfiques pour les eaux superficielles ainsi que les nappes profondes » a encore indiqué le ministre, ajoutant que «la réserve nationale est portée actuellement à 5,463 milliards de m³».

Cet apport appréciable en eaux pluviales « rendra possible la concrétisation de l'objectif de doubler la superficie des terres agricoles, tracé lors du Conseil des ministres restreint, du 27 janvier 2015 », a expliqué le ministre, précisant que « des études sont menées avec le ministère de l'Agriculture pour mettre, en évidence la faisabilité de ce projet pour passer de 1,136 millions d'hectares à plus de 2 millions d'hectares, à partir de 2020», a-t-il expliqué.

Avec la sécurité alimentaire du pays en point de mire, « ce projet de développent de nouvelles superficies agricoles, d'un coût de 500 milliards de DA, sera réalisé, en grande partie, dans les régions Sud et Hauts Plateaux qui demeurent notre première priorité » a souligné Hocine Necib, ajoutant que son secteur « a mobilisé plus de 600 milliards pour les Hauts Plateaux pour environ 240 projets concrétisés, aujourd'hui, à hauteur de 77% et 400 milliards pour les wilayas du Sud pour 1.000 projets concrétisés à hauteur de 74%», a-t-il indiqué. Concernant les types de projets à réaliser, le ministre a affirmé que « la sécurisation de l'eau potable et le développement agricole sont en tête de la liste des priorités». A la question de savoir si les projets de son secteur, seront impactés par la chute des prix des hydrocarbures, le ministre des Ressources en eau a expliqué qu'il s'agit « plus de mesures de rationalisation que d'austérité. Tous les projets qui ont une dimension sociale, y compris la réalisation de nouvelles stations de dessalement, à Béjaïa et El Tarf, ne seront pas touchés. Par contre, quelques projets de réalisation de stations d'épuration seront décalés et pas annulés», a-t-il indiqué.

GAZ DE SCHISTE : AUCUN DANGER SUR LES NAPPES PHREATIQUES

Interrogé sur l'impact de l'exploitation du gaz de schiste sur l'environnement, en général et les nappes phréatiques, en particulier, Hocine Necib a tenu à rassurer : «il n'y a aucun risque, l'eau exploitée pour l'extraction du gaz de schiste est recyclable jusqu'à 50 ou 60 % », a-t-il expliqué, soulignant que «quelle que soit l'exploitation et quel que soit le procédé, il y a une réglementation qui exige des études d'impact ; il y a des règles à appliquer dans la réalisation des projets, qu'il s'agisse de gaz conventionnel ou non-conventionnel.

Nous avons une Agence nationale des Ressources hydrauliques qui suit, contrôle et évalue tous les aquifères du pays », a-t-il tenu à souligner.

Le ministre a rassuré «qu'aucune augmentation des tarifs de l'eau n'est envisagée par le gouvernement». «Les prix sont toujours subventionnés», selon lui. «Le mètre cube coûte à l'Etat plus de 40 DA alors que les citoyens le payent à 6,30 DA. Les industriels, quant à eux, le payent, selon le coefficient de leur région» a-t-il expliqué. Il a indiqué, par ailleurs, que les factures impayées, soit 45 milliards de DA «représentent toujours un poids pour le développement de l'Algérienne des Eaux. Nous avons 29 milliards de créances pour les seuls ménages et 16 milliards chez les artisans et les entreprises. «Nous sommes en train de mener un travail de sensibilisation avec les walis et l'Algérienne des Eaux. Nous faisons, même, des échéanciers pour que le budget du citoyen ne soit pas très affecté par cette dépense», a-t-il indiqué. Le ministre a, enfin, confirmé l'abandon de la formule de gestion déléguée de l'eau et de l'assainissement, telle qu'elle avait été appliquée avec Seaal, pour Alger, puis étendue à la wilaya de Tipaza (en partenariat avec Suez environnement), ainsi qu'à Oran avec Seor (Agba), Constantine, Seaco (Société des eaux de Marseille) et Annaba-El Tarf, Seata (avec la société allemande Gelsenwasser). «Ces filiales peuvent, maintenant, se suffire d'un encadrement décisionnel, exclusivement, algérien qui sera soutenu par une expertise internationale, choisie et ciblant les domaines où le déficit est encore présent» a-t-il conclu.