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Plusieurs dossiers visant à réorganiser le secteur des transports « à
tous les niveaux » sont entre les mains du gouvernement pour d'éventuelles
validations. C'est ce qu'a annoncé le ministre des Transports, Amar Ghoul, hier
au forum d'El Moudjahid affirmant que « l'année 2014 a été une année charnière
en matière de réalisations dans son secteur » mais reconnaît cependant que «
beaucoup reste à faire ».
Le ministre a évoqué plusieurs dossiers qui attendent seulement d'être validés par le Conseil des ministres. Il cite des mesures plus coercitives pour remédier aux accidents de la route, des propositions pour la création d'un bureau d'enquête, de contrôle et de suivi des accidents aériens et le renforcement des capacités de la compagnie maritime nationale, ainsi que la restructuration de la compagnie aérienne Air Algérie sans oublier le secteur des chemins de fer. Ghoul a précisé que des mesures dissuasives contre les chauffards seront appliquées, une fois validés, au cours de cette année 2015. « Nous avons opté pour un niveau supérieur de sanctions, des peines maximales avec un contrôle beaucoup plus sévère concernant les dépassements sur les routes », a-t-il dit. Pour ce qui est de l'encombrement qui agace le citoyen algérien notamment les habitants des grandes villes, le premier responsable du secteur a expliqué que la solution réside dans le renforcement du transport en commun (métro, tramway et chemin de fer) ; que des projets sont réalisés, d'autres sont en cours et d'autres à l'étude. Le ministre a cité l'exemple de la wilaya d'Alger qui a une capacité d'un million de véhicules et qui se retrouve avec une charge avoisinant les 3 millions. Il précise que l'Algérie compte un parc de 8 millions de véhicules et que 97 % des marchandises et des passagers passent par les routes. Le ministre parle d'un projet pour inverser la donne en favorisant le transport en commun. Interrogé sur le permis de conduire biométrique, Ghoul précise que ce document sera en vigueur à partir de la fin de 2015 ou au début 2016. Pour lui, l'introduction du permis biométrique nécessite une technicité et un travail d'identification bien précis pour éviter toute falsification. Sollicité pour se prononcer sur l'affaire de l'autoroute Est-Ouest qui continue de faire du bruit, Amar Ghoul a orienté les journalistes vers le ministre des Travaux publics. « Je suis ministre des Transports, ce n'est pas à moi qu'il faut poser cette question », a-t-il répondu. Le ministre a, par ailleurs, évoqué les faiblesses et les carences de la flotte aérienne nationale en matière d'appareils, entraînant des répercussions sur la politique d'Air Algérie à assurer les lignes intérieures. « Le nombre d'appareils que possède Air Algérie ne lui permet pas de desservir convenablement toutes les destinations domestiques». Il précise encore que «la demande dépasse largement l'offre et dans ces conditions nous ne pouvons pas abandonner des lignes stratégiques vers l'international au profit de lignes intérieures », a-t-il encore ajouté. Mais le ministre s'est dit optimiste pour le futur de cette compagnie avec l'acquisition de 16 avions neufs. Le PDG d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, a refusé de faire des déclarations sur les dernières grèves visant sa compagnie. L'OPEN SKY N'EST PAS A L'ORDRE DU JOUR Le ministre des Transports a affirmé qu'il y a une différence entre l'Open Sky et l'ouverture du ciel algérien aux compagnies privées, répondant ainsi à la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, sans vouloir la citer nommément. Il affirme que l'Open Sky a ses propres règles qui le régissent qui n'ont rien à voir avec l'investissement privé dans le secteur aérien. Il dit refuser « la surenchère politique » concernant cette question. Ghoul a affirmé clairement dans ce sens que l'Open Sky n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Il précise qu'il n'est pas dans notre intérêt actuellement à s'aventurer en optant pour l'Open Sky, « il faut d'abord renforcer les capacités de nos compagnies nationales ». C'est la raison pour laquelle notre pays n'a pas engagé le projet déjà en discussion avec la diplomatie américaine pour l'ouverture d'un vol direct Alger - New-York, a-t-il affirmé. Il expliquera que la partie américaine a posé ses conditions en exigeant l'adhésion de l'Algérie à l'Open Sky pour concrétiser ce projet, voire cette ambition. Le ministre a précisé dans ce sens que les pouvoirs publics algériens sont en discussion avec les Etats-Unis pour essayer de concrétiser le projet à travers un accord bilatéral comme ce fut la cas pour le vol Alger-Montréal. Amar Ghoul a indiqué encore une fois que l'ouverture du transport aérien au privé est du ressort du gouvernement et non pas d'un ministre ou d'une personne. Mais, il n'a pas écarté catégoriquement la possibilité d'octroyer des autorisations au privé une fois les conditions réunies. Il a affirmé que la loi pour l'ouverture du transport aérien aux investisseurs privés existe depuis juin 1998 et il suffit seulement de lever le gel pour l'octroi des autorisations, bloqué depuis 2009 avec les problèmes de l'affaire Khalifa. Ghoul alerte en précisant que le secteur aérien est dominé à 50 % par des compagnies étrangères. Idem pour le secteur maritime dominé majoritairement par des étrangers qui détiennent 97% des parts, alors que le pavillon national détient une part infime. Le ministre a précisé que la CNAN était à 1 % et aujourd'hui elle est à 3% seulement des parts de marché. Il affirmera avec optimisme qu'avec l'acquisition de 27 navires, la compagnie nationale pourra atteindre les 30 % des parts de marché. Et pour convaincre ceux qui sont contre l'ouverture du transport aérien au privé il précise que le marché est déjà dominé non pas par le privé algérien mais par les étrangers. Il s'interroge « est-ce qu'il faut laisser les choses telles qu'elles sont ?» La solution réside, selon Ghoul, dans la reprise des parts de marché détenues par des compagnies étrangères en essayant d'assurer une complémentarité entre le secteur privé et le public. Une recommandation votée, selon Ghoul, dans le pacte économique et social de la dernière tripartite. |
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