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Grippe saisonnière : L'inquiétude persiste malgré les assurances

par Mokhtaria Bensaâd

Malgré les assurances du ministère de la Santé, l'épidémie de la grippe saisonnière inquiète la population à travers le territoire national.

Aux urgences et chez les pharmaciens, l'afflux des malades est important et la demande pour les médicaments contre la grippe a considérablement augmenté en ce mois de février. C'est ce que nous ont confirmé certains pharmaciens à Alger et à Oran qui estiment que les personnes les plus touchées sont les personnes âgées et les enfants. Pour les médecins spécialistes, la grippe saisonnière de cette année est plus sévère par rapport à l'année dernière, du fait que le virus est plus virulent et nécessite donc, pour en venir à bout, le respect du traitement prescrit. Nos interlocuteurs se sont montrés toutefois rassurants sur l'évolution de la situation mais semblent partagés sur la nécessité de la vaccination en ce mois de février. Pour certains, la vaccination n'aura aucun effet, du moment que le virus s'est déjà manifesté, pour d'autres par contre, il est encore possible de se vacciner, et ce jusqu'au mois de mars afin d'éviter les complications. Un pneumologue à Alger nous a expliqué que «la grippe de cette année est plus sévère que l'année dernière et ce sont les personnes atteintes de maladies chroniques qui sont instables dans leur traitement qui sont les plus exposées aux complications de la grippe». Interrogé si la vaccination est toujours possible, le spécialiste a souligné que «personnellement, je ne prescris plus le vaccin à mes malades. A ce stade de l'évolution de cette maladie, c'est le traitement qui est efficace». Un autre spécialiste au niveau de la direction de la Santé d'Oran a indiqué, pour sa part, que «aucune complication sévère n'a été enregistrée à Oran. La moyenne des consultations est de 20 cas par jour mais rien à signaler». Concernant la vaccination, il estime qu'elle est encore valable au mois de février et aussi au mois de mars. Il considère que le nombre de cas va diminuer dans les prochains jours puisque la météo annonce des jours ensoleillés.

Du côté des pharmaciens, l'afflux des malades est considérable ces derniers jours. Un pharmacien à Alger nous fera remarquer que les ordonnances des médecins comportent des antibiotiques bien que ces produits ne sont pas prescrits aux malades habituellement. Pour ce pharmacien, il s'agit bien d'une forme sévère de la grippe. Sur la vaccination, il a souligné que durant les mois de septembre et octobre, la demande pour les vaccins a été très faible. «Je n'ai pas vendu beaucoup de vaccins cette année durant cette période par rapport à l'année dernière. Ce n'est que ces jours-ci que la demande est devenue forte pour le vaccin antigrippal». Un autre pharmacien d'Oran s'est interrogé sur l'efficacité du vaccin car ne sachant pas si la souche du virus de la grippe qui s'est manifesté a été intégrée dans le vaccin disponible. Du côté du ministère de la Santé, cette inquiétude de la population n'a pas lieu d'être, considérant que la situation est maîtrisée. Pour le ministère, «Le virus de la grippe saisonnière de cette année est de type B et deux autres virus de type A, à savoir H1N1 et H3N2, et le vaccin établi par l'OMS a été fait sur cette base».

Pour les médecins spécialistes, la prévention reste le meilleur moyen pour éviter la contamination par la grippe. Le laver régulier des mains et éviter la visite des personnes déjà atteintes par la grippe va limiter la contamination par le virus.