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Le groupe
Sonatrach a, semble-t-il, compris enfin les «bienfaits» de la communication, en
organisant hier une conférence de presse dédiée exclusivement à l'exploitation
du gaz de schiste en Algérie.
Cette «sortie» de la compagnie nationale intervient, faut-il le souligner, au moment où des milliers de personnes dans le sud du pays ont montré leur hostilité quant à l'exploitation de cette énergie non conventionnelle. Une pléiade d'experts sont intervenus hier lors de la conférence de presse organisée au siège de Sonatrach afin d'expliquer et de vulgariser les procédés utilisés dans l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. L'assistance aura même eu le droit à un documentaire réalisé aux USA par une femme résidante en Pennsylvanie qui avait des «préjugés» pour ce qui est du gaz de schiste avant de se rétracter après avoir consulté de nombreux experts et recueilli des témoignages d'habitants d'autres Etats où cette énergie est exploitée par des compagnies américaines. Bref, même si cette conférence arrive un peu tardivement du fait de l'amalgame que suscite depuis des mois l'exploration de cette énergie au Sud, il n'en demeure pas moins que l'événement a eu le mérite d'expliquer d'une manière très «didactique» ce sujet qui fâche les habitants d'In-Salah notamment. Des communications succinctes ont été présentées à cet effet par plusieurs responsables et experts de Sonatrach autour du forage, le tubage et la cimentation des puits. «Notre objectif est de rassurer les citoyens sur cette fracturation hydraulique», a déclaré le PDG par intérim de Sonatrach, Saïd Sahnoun. Même si ce dernier affirme que le risque zéro n'existe pas, il défendra cependant de toutes ses forces le projet d'exploitation de cette énergie dont regorge notre pays. «L'Algérie et Sonatrach ne peuvent pas être en marge du progrès», a-t-il assuré en soulignant clairement que le groupe ne renoncera jamais à son projet d'exploration du gaz de schiste, que ce soit au sud ou au nord du pays. «Nous sommes dans une phase d'appréciation au niveau d'In-Salah», ajoute-t-il en annonçant la fin des travaux d'exploration dans cette région «dans quelques jours». Il y aurait, selon le premier responsable de Sonatrach, quelque 40.000 milliards de m3 exploitables en matière de gaz de schiste en Algérie. La compagnie nationale des hydrocarbures, une fois la phase exploration terminée, pourrait exploiter jusqu'à 2 milliards de m3 par an en utilisant dans cette opération quelque 2 millions de m3 d'eau durant la même période. Tout ce qui se dit autour des méfaits sur l'environnement de cette énergie une fois extraite des tréfonds de la terre n'est que spéculation, de l'avis de M. Sahnoun. Contrairement à ce qui est rapporté ici et là, plusieurs pays européens (la Pologne notamment) ont décidé de se lancer dans l'exploitation de cette énergie. Même l'Arabie Saoudite, qui détient pourtant les plus grandes réserves mondiales de pétrole conventionnel, a décidé d'investir 7 milliards de dollars dans la prospection, l'exploration et le développement du gaz de schiste, soutient le PDG par intérim de Sonatrach. «Chaque pays dispose de son propre agenda et nous aussi, nous avons le nôtre», explique M. Sahnoun qui rappelle le potentiel dont dispose le pays en matière de gaz de schiste et qu'il faudrait absolument exploiter. Le conférencier, qui reconnaît que la compagnie n'a pas su communiquer d'une «manière juste» pour ce qui est du gaz de schiste dans notre pays, promet de maintenir le dialogue avec les populations du Sud pour leur expliquer que la rigueur sera de mise et la règlementation sera respectée avec fermeté pour préserver l'environnement et la nappe phréatique. «Sonatrach est en train d'assumer son rôle de compagnie-citoyenne», conclut Saïd Sahnoun qui affirme que demander l'arrêt du forage de puits équivaut à l'arrêt de l'activité pétrolière en Algérie. |
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