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Le président béninois, Thomas Boni Yayi, a effectué, hier, une
visite-éclair, à Oran, où il s'est rendu au Complexe de liquéfaction de gaz
naturel (GNL3Z). Il était accompagné par le ministre de l'Energie, Youcef
Yousfi, ainsi que des ministres béninois des Affaires étrangères, de la
Défense, de l'Energie, de l'Economie maritime et de l'Economie. Le Complexe de
liquéfaction de gaz naturel (GNL3Z), réalisé pour suppléer le doyen des
complexes gaziers algériens «la Camel» a été l'unique point de cette visite du
président béninois, à Oran. La visite a été, en effet, écourtée après
l'annulation du deuxième point de la visite, à savoir le site historique de
Santa Cruz, en raison des conditions climatiques défavorables.
Le président béninois a assisté dès son arrivée au GNL3Z à une présentation détaillée des activités de ce méga-train de production du GNL qui a une capacité annuelle de 4,7 millions de tonnes de gaz liquéfié, 270.000 tonnes de propane et 58.000 tonnes de butane. Après une visite guidée aux installations de ce complexe mis en service, en juin dernier, le président béninois a avoué, lors d'un point de presse, être impressionné par les lourds investissements consentis par l'Algérie pour le développement de son industrie pétrolière. Il a affirmé que ces grands projets, réalisés jusqu'à présent, méritent tout le respect. Après avoir comblé de louanges l'Algérie et le président de la République qui n'a ménagé, selon ces propos, aucun effort pour soutenir le Bénin et les pays africains, dans les moments les plus difficiles, le président béninois est entré dans le vif du sujet. Le Bénin est intéressé, particulièrement par le prix «abordable» du gaz butane algérien, pour combler les besoins de sa population. L'Algérie va ainsi vendre à un « prix d'ami » du butane pour le Bénin qui croule sous la dette extérieure. «L'Algérie a été le premier partenaire vers lequel le Bénin s'est, toujours, tourné. Nous n'avons jamais été déçus dans ce partenariat. L'Algérie n'a jamais lâché notre pays. Aujourd'hui nous voulons jeter les bases pour un nouveau départ (?) L'Afrique doit investir en Afrique», a affirmé Thomas Boni Yayi. Il a ajouté que son pays a engagé, en 2014, des réformes profondes pour attirer le maximum d'investissements étrangers. Le Bénin croule sous le poids de la dette extérieure qui représente, aujourd'hui, plus des deux tiers de son produit intérieur brut (PIB). Le déficit de son budget annuel est, entièrement, financé par des ressources extérieures. Le Bénin a, en effet, connu toutes les étapes de l'endettement des pays du Tiers monde, en général et des pays pauvres très endettés (PPTE), en particulier : endettement extérieur dans les années 70 sur fond de guerre froide, récession dans les années 80 et ajustement structurel, sous la coupe du FMI et de la Banque mondiale, dans les années 90. Le président béninois a révélé que les efforts de son gouvernement ont permis d'attirer des investissements privés américains de l'ordre de 2 milliards de dollars en plus de 300 millions de dollars d'investissements publics américains. Il a soutenu que les investissements privés ou publics algériens seront accueillis à bras ouvert par son pays. Thomas Boni Yaya a prôné un rapprochement économique entre son pays et l'Algérie, tout en annonçant un projet pour l'ouverture d'une ligne aérienne entre les deux pays. Le président béninois veut, en réalité, une coopération globale, gagnant-gagnant, qui dépasse les simples échanges commerciaux, pour évoluer, progressivement, vers une coopération, tous azimuts, dans le sécuritaire, la santé, le transfert de technologie? Il a confié que les discussions avec les officiels algériens ont porté sur une série de questions fondamentales et en particulier l'expérience sécuritaire algérienne et la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. |
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