C'est un sélectionneur serein et sûr de lui qui a animé hier sa première conférence de presse à Alger, au lendemain de l'élimination de l'équipe nationale en quart de finale de la CAN-2015 en Guinée équatoriale.

A travers ses propos, Gourcuff a été rassuré par le président de la FAF quant à son avenir à la tête de la sélection nationale. Raouraoua a donc renouvelé sa confiance à Gourcuff bien que les objectifs assignés (demi-finale à la CAN) ne soient pas atteints. La FAF aura opté pour la stabilité comme elle l'avait fait en 2013 pour le Bosnien Vahid Halilhodzic qui avait été reconduit malgré l'élimination au premier tour de la CAN-2013. En ce sens, le technicien français parle des prochaines échéances de l'équipe nationale et des changements à apporter au sein de l'effectif. Gourcuff a indiqué qu'il s'attèle d'ores et déjà à préparer les prochaines échéances de la sélection, à savoir la phase finale de la CAN-2017 et le Mondial 2018. Pour la CAN-2017 dont la décision de localisation sera prise le mois d'avril prochain, Gourcuff a émis le souhait de la voir se dérouler en Algérie. En attendant, Gourcuff a annoncé que le premier stage de l'équipe nationale interviendra au début du mois de mars prochain. Il servira à préparer la sélection en vue de sa tournée au Qatar, ponctuée par une double confrontation amicale contre la sélection de ce pays, drivée par l'Algérien Djamel Belmadi. Par la suite, l'Algérie poursuivra son périple pour affronter en amical la sélection du Sultanat d'Oman. Il s'agi de matches de préparation dans la perspective des éliminatoires de la CAN-2017, dont le coup d'envoi est prévu le mois de juin prochain.

CAN-2015: UN APPRENTISSAGE POUR GOURCUFF

Le sélectionneur national a reconnu que la CAN-2015 lui a servi d'apprentissage. Il a fait savoir qu'il ne connaissait pas assez l'Afrique et ses aléas. Il a également reconnu avoir eu des regrets quant aux matches disputés lors de cette CAN, relevant que l'équipe a eu des difficultés à Mongomo où les conditions climatiques et d'accueil étaient difficiles.Il a expliqué à cet effet, qu'il n'a aucun regret d'avoir effectué la préparation de l'équipe en Algérie. «Pour l'adaptation de l'équipe aux conditions climatiques en Guinée-équatoriale, il fallait se déplacer deux semaines à l'avance dans ce pays. Or, le manques d'infrastructures nous a amené à nous préparer en Algérie» a précisé Gourcuff qui a affirmé ne pas avoir de regrets à ce sujet. Revenant sur les matches disputés lors de cette CAN, le technicien français à parlé de «regrets» faisant observer «qu'il ne suffit pas de dominer mais il fallait gagner». Il a relevé que «l'équipe a manqué d'efficacité d'où les nombreux ratages». Il a arrêtées, avouant une «déficience» sur ce plan.

LES JOUEURS LEADERS N'ETAIENT PAS AU TOP

Parmi les déceptions relevées par le sélectionneur national, il y a eu la prestation de Yacine Brahimi et de Sofiane Feghouli. «Les joueurs leaders n'étaient pas au top. On aurait pu prétendre à un meilleur résultat si ces joueurs avaient évolué avec le même niveau que celui de la coupe du monde ou des matches des éliminatoires de la CAN-2015», a-t-il dit. Gourcuff s'est également montré «déçu» par le compartiment défensif notamment après la blessure de Rafik Halliche. Pour Gourcuff, il y a eu un «manque sur le plan physique» des joueurs, lesquels étaient arrivés émoussés au stage de l'équipe nationale».

Tout en rendant hommage au capitaine de l'équipe, Madjid Bougherra, le sélectionneur national s'est montré optimiste quant à l'avenir de la sélection.

Il a indiqué que les Feghouli, Brahimi, Bentaleb, Mandi, Taider et Ghoulam, pour ne citer que ces joueurs, ont encore cinq autres années devant eux. «Ces joueurs vont arriver à maturité dans les prochaines années, d'où les bonnes perspectives pour la sélection nationale», a-t-il commenté.

DE NOUVEAUX JOUEURS VONT ETRE SELECTIONNES

A une question sur le groupe et «la grogne» de certains joueurs, Gourcuff a qualifié cela de «mensonges» et de «rumeurs», rendant ainsi hommage aux joueurs pour leur engagement. Il a reconnu «qu'il était difficile de gérer un groupe pendant une longue durée, mais tout s'est passé dans de bonne conditions», a-t-il dit. En ce sens, Gourcuff ne s'est pas attardé sur les déclarations de Soudani et a indiqué au sujet de Moumen Djabou (non titularisé) que c'est un «gentil garçon, pétri de qualité et capable de faire la différence sur une action», faisant observer cependant qu'un «match de football dure 90 minutes». En somme, Gourcuff a rendu hommage aux joueurs remplaçants qui n'ont pas joué la moindre minute. Revenant sur le comportement de certains remplaçants mécontents de leur statut, le sélectionneur national s'est référé à la formation des joueurs. Il a indiqué que «les joueurs formés en Europe acceptaient facilement leur statut de remplaçant». Pour Gourcuff «il n'y a que le talent qui fait la différence».

LE FOOTBALL ALGERIEN SOUFFRE D'INSTABILITE

Enclenchant sur l'effectif de l'équipe nationale, il a indiqué qu'il sera renforcé et a souhaité avoir davantage de joueurs locaux au sein de l'équipe nationale. «L'évolution du football algérien passe par la progression du championnat local. Et ce n'est pas par un coup de baguette magique que le football algérien et son championnat évolueront», a fait remarquer Gourcuff qui a réitéré son vœu d'avoir plus de joueurs locaux au sein de l'effectif. Le technicien français a regretté l'instabilité que connait le football algérien, relevant que les clubs engagent deux à trois entraineurs par saison. «Il faut investir dans le temps», a lancé Gourcuff qui a déploré le départ de Hubert Velud de l'USMA et l'instabilité des entraineurs en Algérie. Il a indiqué qu'il puisera des joueurs au sein de l'équipe A' qu'il a la charge de diriger, mais il entamera en parallèle et dans les prochains jours la prospection à travers les championnats européens pour sélectionner d'autres nouveaux joueurs. Gourcuff a confirmé aussi que des joueurs seront libérés de la sélection, sans pour autant révéler leurs noms.

LE STAFF TECHNIQUE MAINTENU ET NE SERA PAS ELARGI

Le sélectionneur national a également assuré que le staff technique actuel sera maintenu et ne sera pas élargi. Il a rendu hommage à ses adjoints, notamment Yazid Mansouri qu'il a qualifié de son «bras de droit» pour son excellent contact avec les joueurs.

Il a par ailleurs, affirmé qu'en 35 ans de carrière, on ne lui a jamais imposé un joueur ou un adjoint !