Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Campagne de lutte contre la consommation de la «chicha» : Près de 80 mises en demeure adressées à des commerces et établissements

par J. Boukraâ

Dans le cadre de la campagne de sensibilisation et de prévention, contre l'utilisation du narguilé (chicha) dans les endroits publics, lancée au mois de janvier, par la direction de la Santé et celle du Commerce, près de 80 mises en demeure, ont été adressées à différents commerces et etablissements. L'action a ciblé les sites qui commercialisent la ?chicha', notamment les salons de thé, les restaurants, les hôtels et autres ?clubs chicha'. Ces mesures uinterviennent en application du décret exécutif ,° 01-285, du 24 septembre 2001, fixant les lieux publics où l'usage du tabac est interdit. La campagne est organisée, en collaboration, avec la direction du Commerce et la Sûreté. Ces endroits sont sommés à ne plus commercialiser la «chicha».

Dans le cas contraire, ils seront frappés par un arrêté de fermeture. La ?chicha', qui est composée de 25 % de tabac mélangé à de la mélasse et un arôme de fruits. «ringuila» pour les uns, ?chicha' pour les autres, peu importe les dénominations, quand le bonheur d'une bouffée au goût suave et exquis de fraise, de kiwi, de pomme, de cerise ou de caramel est procuré par ces arômes qui donnent une sensation agréable. Mais derrière cette sensation, les risques et les dangers sont grands. Car on pense souvent à tort que la fumée d'une pipe à eau est plus sûre et représente une bonne alternative à la cigarette. La teneur en monoxyde de carbone de la fumée des narguilés est au moins aussi élevée que celle du tabac de cigarettes. Le monoxyde de carbone, un poison des voies respiratoires, perturbe le transport de l'oxygène des poumons vers les autres parties du corps, surchargeant les fonctions cardiaques et circulatoires. Si une femme fume le narguilé pendant sa grossesse, la charge de monoxyde de carbone fait encourir le risque, chez l'enfant, d'une densité pondérale inférieure, de réactions négatives (selon le score d'Apgar) et de troubles de la respiration. La fumée du tabac d'un seul narguilé contient, en général, autant de goudrons que tout un paquet de cigarettes. Les goudrons engendrent le cancer. A Oran, des salons de thé ont carrément, aménagé des endroits pour servir de fumoirs de ?chicha'. Si la cigarette est appréciée, individuellement, la ?chicha', elle, s'apprécie en groupe. Et, là aussi, c'est une autre paire de manches. La consommation du narguilé expose à des risques de transmission microbienne, comme la tuberculose, car les fumeurs utilisent le même embout. Le tiers des nouveaux cas de tuberculose recensés, ces derniers mois à Oran, serait, directement, lié à la consommation de la ?chicha'. La wilaya d'Oran est classée au 2ème rang des wilayas, les plus touchées en Algérie par la tuberculose. Il y a lieu de s'inquiéter, sérieusement, de l'impact de cette «mode» qui prend de l'ampleur.