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Le bras de fer entre le ministère de l'Education nationale et les
syndicats risque de durer. Après la conférence de presse de lundi de
l'intersyndicale de l'éducation sur la grève programmée les 10 et 11 février
prochains, la ministre Nouria Benghebrit est également sortie dans l'arène pour
appeler ces syndicats à privilégier la voie du dialogue et l'intérêt des
élèves.
Dans un entretien à l'APS, elle a surtout défendu le point de vue son ministère, tout en préconisant un dialogue plus franc pour résoudre les problèmes en suspens. Ella a appelé en fait les syndicats «à ne pas perdre l'espoir d'arriver à résoudre leurs revendications sociales et professionnelles», avant de préconiser la mise en place d'une charte entre les deux parties pour «clore définitivement le dossier des revendications» syndicales. En outre, elle a manifesté son «indignation et sa tristesse devant la précipitation des syndicats d'aller à la grève en dépit d'un climat de dialogue et de concertation qui ont marqué les rencontres entre les deux parties ces derniers temps». «Les syndicats ne doivent pas perdre l'espoir de trouver des solutions adéquates à leurs problèmes sociaux et professionnels qui ont besoin de temps pour être résolus», a-t-elle dit avant de préciser que «le dossier des revendications des syndicats a besoin de temps pour être traité et résolu, car il concerne près de 40% des fonctionnaires de l'éducation». Quant aux dossiers encore pendants, elle a souligné qu'ils doivent être traités par d'autres parties, «et nous sommes actuellement en train de les étudier». D'autre part, la ministre a souligné qu'elle a proposé «la mise en place d'une charte entre son secteur et les syndicats autour des problèmes et préoccupations des fonctionnaires qui ont besoin de temps pour bien les étudier et leur trouver des solutions définitives». Pour autant, Benghebrit a affirmé que «les erreurs dans le règlement du secteur de l'éducation de 2008 sont le résultat de la précipitation dans son application, ce qui a fait que ce règlement soit bénéfique aux enseignants du secondaire seulement et pas ceux du cycle primaire et moyen». Mais, a-t-elle estimé, «cela ne signifie pas le recours à la pression et la précipitation dans la décision de décréter des débrayages pour régler les problèmes pendants. Il faut établir une charte pour que tous les problèmes que connaît le secteur soient bien étudiés, avec responsabilité. Cette charte doit donner lieu à la désignation de commissions spécialisées qui prennent en compte l'intérêt de l'élève», a-t-elle encore indiqué avant de relever que «le travail de ces commissions a besoin de temps et de professionnels spécialisés dans les relations de travail». Elle a par ailleurs affiché «sa déception devant des revendications sociales et professionnelles qui ont mis de côté l'aspect éducationnel, contrairement aux lois du pays qui privilégient le droit de l'enfant à l'éducation». Face à la décision des syndicats d'observer une grève générale les 10 et 11 février si leurs revendications ne sont pas prises en compte, elle a laissé entendre que «son secteur sera obligé d'appliquer les lois de la république, mais reste ouvert au dialogue. La tutelle sera également tenue d'aller vers l'arbitrage de la justice en cas de grève des syndicats», a-t-elle menacé. L'intersyndicale, composée de sept syndicats du secteur de l'éducation (CLA, Snapest, Satef, Unpef, Snapap, Snapep, SNTE) avait annoncé lors de sa conférence de presse lundi que le mot d'ordre de grève sera maintenu pour les journées des 10 et 11 février. Les revendications portées par les sept syndicats portent notamment sur la révision du statut particulier, le régime indemnitaire et les salaires. En particulier la révision du décret 12/240 relatif au statut particulier de 700.000 fonctionnaires du secteur, de la réintégration des contractuels et des suppléants, le reclassement des professeurs des lycées techniques et le droit aux postes adaptés et la révision du système éducatif. |
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