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La protesta contre le gaz de schiste se poursuit

par O. M.

Le mouvement de protestation contre l'exploitation de gaz de schiste ne semble pas faiblir. Et les assurances des plus hautes autorités de l'Etat n'y ont rien changé.

Ainsi au moment où la protesta se poursuivait à In Salah,un rassemblement a été organisé, jeudi, à Ouargla. Des dizaines de manifestants étaient rassemblés pour réclamer l'arrêt du projet «d'exploitation du gaz de schiste». Les contestataires, tout en soulignant le caractère pacifique de leur mouvement, ont insisté, selon l'APS, sur «les risques du projet sur l'environnement et la santé», réclamant des «décisions claires» des pouvoirs publics pour «un arrêt immédiat de toutes les opérations d'exploration». A In Salah, les opposants au projet ont organisé une marche à travers les artères de la ville. Au chef-lieu de wilaya de Tamanrasset, la protestation s'est limitée aux quelques banderoles avec des slogans «anti-exploitation du gaz de schiste», encore accrochées à l'entrée du quartier Tahaggart, a constaté l'APS. Pour sa part, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a préconisé de s'en remettre aux avis des experts nationaux et internationaux, concernant l'exploitation de gaz de schiste. «(...) Il apparaît essentiel de revenir au bon sens qui doit, avant tout, régir toutes les grandes décisions d'un pays démocratique et de s'en remettre aux experts nationaux et internationaux dont les avis qualifiés et approfondis, même contradictoires sont les seuls susceptibles de conduire à la bonne décision», a écrit M. Ksentini, dans un communiqué rendu public. Il a estimé que «la violente division des opinions» relatives au sujet du gaz de schiste «représente, à l'évidence, elle-même, un signe de bonne réactivité, chacun des camps étant, particulièrement soucieux, aussi bien des ressources naturelles, avantageusement, exploitables que de l'écologie dont le respect absolu est appelé à être édicté par la Constitution elle-même». Il recommande d' «éviter les querelles au piège et à la stérilité desquelles, si l'on n'y prend garde, s'exposent ensemble les uns et les autres».

A partir de Boumerdès, où il a présidé une cérémonie de sortie de 4 promotions de 72 étudiants en Master (spécialité forage, hydrocarbures-gaz) à l'Institut algérien du pétrole (IAP), M. Youcef Yousfi, ministre de l'Energie, est revenu sur le sujet. Il dira en direction des journalistes : «c'est à vous (presse) d'être positifs, et d'éviter d'être le relais de certaines langues qui répandent les fausses rumeurs sur l'exploitation de gaz de schiste». Et d'ajouter : «nous avons engagé des contacts sur le terrain pour répondre à toutes les doléances des citoyens. Un travail d'explication se poursuit, en ce moment même, avec les protestataires pour les informer sur le bien-fondé de cette exploitation». Le ministre précisera que le gouvernement table sur le dialogue et que la priorité reste la santé du citoyen, la préservation de l'Environnement et des ressources hydriques.

Sonatrach, forte de ses experts et spécialistes, veille, sur ces points essentiels, affirme Yousfi. «Nous avons été sur place, à la rencontre des populations locales et nous n'avons jamais avancé que la population d'In Salah n'avait pas le droit d'être inquiète», souligne-t-il. Revenant à la chute du prix du pétrole et sur l'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole, le ministre de l'Energie dira que «l'Algérie n'est pas le seul pays à avoir choisi cette méthode de calcul». Et d'avouer : «les pertes sont, aujourd'hui, hélas, aussi importantes que celle du pétrole en cette période de crise».