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La formule LPA ou «Logement promotionnel aidé», lancée, en grande pompe, par les pouvoirs publics, est en perte de vitesse, à Oran, depuis le début de l'envoi des convocations aux souscripteurs du programme AADL 2. De nombreux bénéficiaires, découragés par les entraves administratives et les dessous-de-table exigés par certains promoteurs véreux ont, définitivement, abandonné cette formule au profit du programme AADL 2 qui présente de meilleurs avantages et ne nécessitant pas l'intervention d'intermédiaires ou de promoteurs privés. Les dessous-de-table deviennent monnaie courante, dans cette formule, qui, certes, présente, dans l'absolu, des avantages pour la catégorie de demandeurs à laquelle elle est réservée (apport initial réduit à 20% du coût du logement, payable en 2 tranches, un taux du crédit bancaire bonifié à 1%, l'aide de la CNL), mais sur le terrain c'est une tout autre histoire. Le durcissement des conditions d'attribution des programmes LPA, aux promoteurs immobiliers privés, qui doivent, absolument, se soumettre à un cahier de charges contraignant a, finalement, poussé certains promoteurs privés à exiger des dessous-de-table aux bénéficiaires. Il semblerait que ces sommes réclamées, illégalement, par les promoteurs, seraient à l'origine des premiers désistements en cascade des bénéficiaires de la formule LPA. D'autres désistements seraient à venir. «J'ai déposé une demande de désistement à la daïra de Bir El Djir. J'avais bénéficié d'un logement dans le cadre de la formule LPA. Après plusieurs mois d'attente, les listes des bénéficiaires concoctées par la daïra de Bir El Djir ont été envoyées aux promoteurs privés sélectionnés pour la réalisation de cette formule. Malheureusement quand je me suis déplacé auprès de ce promoteur, j'ai rapidement déchanté. Outre la première tranche de 100 millions de cts, certains promoteurs exigent le versement de dessous-de-table pour bénéficier du logement. J'ai participé, à plusieurs actions de contestation, devant la wilaya pour solliciter l'intervention du wali, mais en vain», regrette ce père de famille. Et d'ajouter: «je travaille comme simple employé, dans une entreprise publique. Je ne pourrais jamais payer les sommes exigées par ce promoteur privé. Heureusement j'ai reçu un ordre de versement du programme AADL 2 pour payer la première tranche du prix d'un F4. Pour seulement 27 millions de cts, j'aurais, si Dieu le veut, un logement pour moi et mes 4 enfants». Une bonne partie des attributaires des LPA, mis sur la liste par les daïras, renoncent à leurs logements pour des raisons pécuniaires. Soit qu'ils ne possèdent pas la totalité de la somme réclamée comme apport initial, soit qu'ils refusent de verser des dessous-de-table, soit, enfin, qu'ils n'ouvrent pas droit au crédit bancaire (âge avancé ou faiblesse des revenus déclarés) pour financer ce qui reste du prix du logement. Mais où vont les logements dont les bénéficiaires se sont désistés ? Ils devraient, en principe, revenir aux postulants mis sur les listes d'attente, mais les promoteurs immobiliers privés restent intraitables. Ils préfèrent ajouter ces logements non attribués à leur quota de 20%, accordé, gracieusement, par les autorités locales. Ils estiment, ainsi, avoir le droit de réclamer des suppléments de prix pour ces logements non attribués. Un promoteur immobilier, qui a profité d'une assiette bien située près de l'Université ?Mohamed Boudiaf ?(USTO MB), exige ainsi, le versement de dessous-de-table de 250 millions de cts, aux acheteurs intéressés en plus du prix du logement, estimé entre 280 et 320 millions de cts. Ainsi un F3 devra coûter, au minimum, 570 millions de cts. D'autres suppléments pourraient être exigés par ce promoteur privé pour le payement des travaux de viabilisation, ce qui ramènera le prix de ce F3, facilement, à 600 millions de cts. Des sources, bien informées, à la daïra d'Oran, confient que le nombre des désistements des bénéficiaires est en constante hausse depuis le début de l'envoi des convocations aux souscripteurs du programme AADL 2. «Une quinzaine de dossiers de désistement sont déposés, quotidiennement, à la daïra d'Oran», précisent les mêmes sources. Entre le désistement des bénéficiaires à cause de l'apport initial et des dessous-de-table réclamés, indûment, par les promoteurs et la spéculation sur les logements récupérés, illégalement par les promoteurs immobiliers, l'échec du LPA n'est plus à établir. |
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