Près d'une
centaine d'habitants de la cité El Merdja, un bidonville de près de 600
familles, situé au niveau de la localité de Guettar El Aich, dans la commune
d'El Khroub, ont organisé, hier, un rassemblement devant le cabinet du wali,
pour protester contre les menaces de la société de distribution d'électricité
et de gaz (SDE) de procéder à la démolition de plus de 100 maisons, se trouvant
trop prêt d'une installation de distribution de gaz, pour des raisons de sécurité.
Selon le
représentant des protestataires, « le mardi 20 janvier, une équipe d'agents de
la société SDE est venue à la cité pour effectuer des mesures, lesquelles
mesurent serviront à délimiter le périmètre de sécurité nécessaire, spécifié
par la réglementation en vigueur, pour procéder ensuite à la démolition de
toutes les bâtisses qui s'y trouvent ». Et d'ajouter, que « selon des
informations que nous avons eues par la suite, il ne s'agit là que d'une
première tranche qui sera suivie par une autre de la même importance sur le
plan superficie ». L'ensemble des habitants d'El Merdja, dira-t-il, y compris
ceux dont les maisons sont situées à l'autre bout de la cité inquiétés par ces
menaces, « craignent qu'il ne s'agit là que d'un prétexte et un début pour
raser tout le bidonville ». Ainsi, tous les habitants sont d'accord avec la
tenue de ce sit-in pour solliciter l'intervention du wali et faire revenir la
SDE à de meilleurs sentiments. Car il s'agit de 600 pères de familles, qui
n'ont pas d'autres endroits où aller et démolir leurs demeures, c'est carrément
les condamner à errer dans la nature qui, plus est, avec femmes et enfants,
ajoute notre interlocuteur. Et d'indiquer, dans ce cadre, qu'ils avaient obtenu
avant des promesses du wali, il y a près d'une année, « pour assainir notre cas
à l'instar des autres sites d'habitats précaires ». En tout cas et toujours
d'après notre interlocuteur, « nous avons été reçus hier lundi par le chef de
la daïra d'El Khroub, selon l'orientation du chef de cabinet du wali, mais il
nous a répété ce que nous avait déjà déclaré auparavant celui-ci, à savoir que
la SDE est en possession d'une décision de justice portant démolition des
maisons en question ». Et qu'à ce titre, notera-t-il, « il n'y a rien à faire
sauf exécuter cette décision qui équivaut à un ordre et qui date, d'ailleurs,
de deux mois et dont l'exécution a été cependant retardée sur intervention du
wali », expliquera-t-il. « Nous ne nous opposons pas à l'exécution de cet
ordre, mais nous réclamons d'être relogés avant », dira-t-il.