Encore un projet d'équipement à utilité publique qui se voit détourné de
sa vocation initiale. Le projet de réalisation de deux piscines à El Akid
Lotfi, projet qui constitue, depuis plusieurs années, une des principales revendications
de quelque 40.000 habitants de ce groupement urbain, par la voix de leur
association de quartier, n'a finalement pas résisté aux appétits insatiables
sur le foncier. Selon l'association de quartier El Moussalaha, le terrain
affecté à la réalisation du projet des deux piscines vient d'être attribué à un
autre promoteur privé pour la réalisation d'une promotion immobilière. Encore
une promotion immobilière dans un groupement urbain qui souffre pourtant d'un
grand déficit en équipements publics, qui compte déjà plus de 40.000 habitants
et trois projets de promotion immobilière en chantier, affirme le président de
l'association El Moussalaha, M. Yahiaoui. Depuis plusieurs années déjà, les
habitants d'El Akid Lotfi se battent pour la réalisation, au niveau de leur
quartier, d'une piscine. Ils ont failli réussir il y a quelques années. Le
ministère de la Jeunesse et des Sports avait prévu de réaliser quatre
équipements, dont une salle omnisports et une piscine au niveau de leur
quartier. Les études ont été faites et même le ministre a visité en 2012 le
site où on lui a présenté les projets. Mais finalement, la moitié du terrain
consacré à ces quatre projets a été tout bonnement affectée à un autre projet,
celui de la réalisation d'un supermarché au profit d'un opérateur privé. Du
coup, le projet de la piscine est mis en veilleuse. L'année dernière, un
opérateur privé propose de réaliser le projet de deux piscines semi-olympiques
(hommes/enfants et femmes/enfants) dans le cadre du CALPIRE, dans un autre terrain
à El Akid Lotfi. Pour les quelque 40.000 habitants d'El Akid Lotfi, l'espoir
renaît. Mais pas pour longtemps, vu que le projet de la piscine est encore une
fois relégué au profit d'un autre projet de promotion immobilière. Face à ce
nouveau revirement, l'association des habitants d'El Akid Lotfi vient de saisir
par écrit le wali d'Oran, en sa qualité de chef de l'exécutif, pour demander à
ce que le projet des deux piscines soit protégé. Une pétition signée par les
habitants du quartier accompagne cette lettre dont une copie nous été remise,
et dans laquelle, le wali d'Oran est directement interpellé pour défendre les
intérêts des habitants. Pour le président de l'association El Moussalaha, et
citant la loi n°11-10 du 22 juin 2011, notamment son article 11 qui traite de
«la participation des citoyens dans la gestion des affaires de la commune», les
autorités locales sont tenues dans le cadre de ce que la loi appelle «les
objectifs de démocratie locale», «d'informer les citoyens des affaires les
concernant», de les «consulter sur les choix des priorités d'aménagement et de
développement économique, social et culturel» et de «mettre en place un
encadrement adéquat des initiatives locales, visant à intéresser et à inciter
les citoyens à participer au règlement de leurs problèmes et à l'amélioration
de leur conditions de vie».