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Au moment où des négociations se poursuivaient entre Libyens sous l'égide
de l'ONU à Genève pour la deuxième journée consécutive, des violences ont fait
hier 27 morts à Tripoli et Benghazi, selon les agences de presse. A Tripoli,
neuf personnes dont cinq étrangers ont été tuées dans l'assaut mené contre un
hôtel par des hommes armés. Ces derniers se sont fait exploser par la suite,
selon un porte-parole de la sécurité qui n'a pas précisé la nationalité des
cinq étrangers, dont deux femmes, tués par balles par les auteurs de l'attaque
contre l'hôtel Corinthia, revendiquée par Daech. Une autre personne qui avait
été prise en otage est également décédée quand les assaillants se sont fait
exploser.
La même source fait état de trois hommes armés. Trois membres de sécurité sont également morts. Le premier dans l'explosion de la voiture piégée devant l'hôtel au début de l'assaut et les deux autres ont été victimes des tirs du groupe armé. «Pourchassés et encerclés au 24e étage de l'hôtel par les forces de sécurité, les assaillants ont fait détoner les ceintures explosives qu'ils portaient», relate le porte-parole des opérations de sécurité à Tripoli. Le 24e étage de l'hôtel est normalement réservé à la mission diplomatique du Qatar mais aucun responsable ou diplomate ne s'y trouvait au moment de l'attaque, affirme une source de sécurité. Le chef du gouvernement autoproclamé en Libye, Omar al-Hassi, se trouvait à l'intérieur de l'hôtel au moment de l'assaut mais il a été évacué sain et sauf. Cinq personnes ont été blessées. Par ailleurs, à Benghazi, 18 personnes ont été tuées et 44 autres blessées dans de violents affrontements, indiquent des sources médicales. Le centre médical de Benghazi et l'hôpital al-Jala affirment qu'»au moins 18 personnes ont été tuées et 44 autres blessées, y compris quatre civils» dans des affrontements. L'armée nationale libyenne a lancé de nouvelles offensives contre les groupes armés autour de la région du «Croissant», soit les ports pétroliers de l'est de la Libye, utilisant des missiles à longue portée et des armements lourds. Ces offensives ont eu lieu après que des installations pétrolières de Sedra et de Ras Lanouf aient fait l'objet d'attaques. Pourtant à Genève, «les discussions sur l'avenir politique de la Libye se déroulent dans un esprit positif», a affirmé le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Bernardino Leon. «Les participants discutent des questions à l'agenda, dont la formation d'un gouvernement d'unité nationale, de mesures de confiance et du lieu des prochains rounds», a affirmé dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Minul), qui préside les discussions. «Je suis confiant que les Libyens qui participent au dialogue et, je l'espère, ceux qui s'y joindront ont une ferme volonté de parvenir à un accord, de pacifier le pays et de surmonter la crise», a déclaré M. Leon après deux sessions de discussions lundi, ajoutant qu' « il y a un esprit très constructif, de très bonnes idées autour de la table. Tout est positif «. Le second round réunit quelque 17 parlementaires, représentants des conseils municipaux et associations locales, selon la liste des participants publiée par la Minul. L'ONU a précisé qu'à côté du dialogue politique entamé à Genève, une rencontre élargie entre des représentants des conseils municipaux et locaux de tout le pays pour discuter de mesures de confiance aura lieu aujourd'hui en Libye. La Minul veut en outre associer au dialogue à un stade ultérieur d'autres «représentants des partis politiques, des forces tribales et sociales et des groupes armés», selon la même source. La Minul a appelé toutes les parties libyennes et invité tous les participants à aborder ces pourparlers destinés à mettre fin à la crise politique et sécuritaire en Libye dans un esprit d'ouverture et de réconciliation guidé par l'intérêt national supérieur des Libyens. La Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Le gouvernement internationalement reconnu et certains de ses opposants sont présents. Toutefois le gouvernement rival de Tripoli a refusé de se rendre en Suisse. Le Congrès général national (CGN), concurrent du Parlement légitimement élu qui a trouvé refuge à Tobrouk, dans l'est du pays, n'avait déjà pas participé au premier round à Genève. Il voulait que le processus se poursuive sur sol libyen, dans l'oasis de Ghat, dans le sud du pays. |
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