Une fin de semaine extrêmement houleuse a caractérisé l'essentiel de
l'ambiance dans le village Filacoucène, communément appelé El Qaria, situé sur
le territoire de la commune de Bousfer. Une énième bataille rangée entre deux
bandes rivales est à l'origine de ce climat délétère, qui a prévalu dans ce
village, ceinturé par un immense bidonville, qui ne cesse de s'étendre au fil
des jours sur le lit d'une rivière desséchée, appelé « oued namousse » et ce,
au détriment d'une culture maraîchère. Des grappes d'individus, en majorité des
repris de justice, armés jusqu'aux dents se sont affrontés à l'arme blanche,
comme des gladiateurs de la Rome Antique, suscitant ainsi un vent de panique
parmi la population. Selon des sources concordantes, le contrôle des points de
vente de drogue, serait encore, une fois de plus, à l'origine de cette bataille
rangée, qui rappelle l'époque du moyen-âge. «Nous avons peur pour nos familles.
Nous sommes livrés à nous-mêmes comme des égarés dans la jungle. Ces individus
imposent impunément leur loi sans que personne n'ose les contredire. Nous avons
à plusieurs reprises attiré vainement l'attention des autorités locales sur la
nécessité de l'installation d'un poste de la gendarmerie nationale et/ou de la
police. À ce jour rien n'a encore été entrepris pour assurer la sécurité des
biens et des personnes demeurant à El Qaria » a confié en substance, avec une
pointe de dépit, un habitant domicilié en ce lieu depuis plus de dix années.
Notre interlocuteur a ajouté « je ne vous cache pas que j'envisage de déménager
pour fuir cette situation de déliquescence, à l'instar d'un nombre indéterminé
d'habitants ». Un autre habitant, un quinquagénaire a déclaré en colère «
l'année dernière, ma fille a été agressée, par ces individus armés de coutelas,
en se rendant tôt dans la matinée au centre d'examen de la commune d'Aïn El
Turck, pour se présenter aux épreuves du baccalauréat. Elle en été tellement traumatisée
qu'elle a échoué lamentablement. Ces agresseurs n'ont pas depuis été arrêtés ».
Il importe de noter que ce village, inauguré dans le milieu des années
1970, qui s'étend sur 40 hectares environ à la sortie Nord-Ouest du chef-lieu
de la daïra d'Aïn El Turck, jouissait d'une vocation initiale agropastorale.
Ses vastes cultures maraîchères, ont avec le temps était abandonnées pour être
détournées et livrées au béton. Notons que nos interlocuteurs, à l'instar des
familles de ce village, interpellent le wali, pour mettre un terme à leur
calvaire, qui n'a que trop perduré.