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Les exclus du relogement à Medioni et El Hamri ont investis une fois de
plus la voie publique hier en bloquant cette fois-ci, et pour plusieurs heures,
deux principaux axes de la circulation automobile, à savoir, l'Avenue Mekki
Khlifa et le boulevard de l'ANP. Manifester pour le relogement en bloquant la
circulation automobile et la voie ferrée du tramway est devenu au fil du temps
une sorte de rituel observé par les exclus à chaque opération de relogement
comme ce fut le cas hier avec le relogement de quelque 700 familles des deux
quartiers suscités. Parmi les oubliés du relogement qui a manifesté hier, on
compte des personnes ayant déposé des recours mais aussi des détenteurs de pré-affectations
qui attendent toujours leur tour. La colère est immense chez certains, et les
propos très durs à l'égard de certains responsables chargés de l'opération de
relogement au niveau du secteur urbain d'El Hamri, accusés de tous les maux. La
manifestation se déroule toutefois dans un calme relatif, si on excepte les «
coups de gueule » de certains automobilistes contraints de rebrousser chemin à
cause des bacs à ordures et autres blocs de pierres déposés par les
manifestants en guise de barrage à la circulation automobile. Le mouvement de
protestation est encadré par un important dispositif de sécurité. Les
représentants de l'ordre entretiennent un rapport qu'on pourrait qualifier
d'amical » avec les manifestants. Les échanges de propos se font dans le
respect mutuel. Les policiers jouent beaucoup plus le rôle d'intermédiaire
entre les manifestants et les autorités administratives que celui d'instruments
de répression. Leur seule préoccupation semble être la circulation automobile
qu'ils veulent libérer le plus rapidement possible. Car la fermeture de
l'intersection Ave Mekki Khelifa-Bd l'ANP à la circulation automobile a causé
des bouchons monstres dans les zones avoisinantes. Le boulevard de l'ANP où
circulent deux importantes lignes de bus, la ligne « U » desservant
l'université et la ligne « 34 » desservant la cité des 200 logements d'Es-Senia
a été ainsi grandement paralysé tout au long de la matinée d'hier. Même le
transport par tramway a dû être interrompu tout au long du tronçon reliant le
centre-ville à Es-Senia. Les bus de la ligne « B », qui empruntent l'avenue
Mekki Khelifa ont dû eux aussi changer d'itinéraire pour éviter l'intersection
bloquée, en empruntant les ruelles avoisinantes. Bref, une situation difficile
à gérer, particulièrement pour les automobilistes qui n'hésitent plus désormais
à exprimer leur désarroi face à ces coupures de la circulation automobile,
devenu de plus en plus courants au niveau de ce carrefour à cause de ce
problème de relogement. A midi, une solution semble trouvée. Des représentants
des protestataires sont transportés à la wilaya pour y rencontrer le wali
d'Oran. La voie publique est enfin libérée.