Voyage à bout de
nerfs pour les passagers du vol AH 6168, en partance d'Oran vers Constantine,
vendredi dernier à 15 H 30 mn. Toutes les opérations d'embarquement effectuées,
les passagers ont pris place à bord de l'avion, un ATR de la compagnie Air
Algérie, avec un retard de plus d'une heure sur le départ prévu, à 15 H 30 mn,
mais à peine installés dans leurs sièges, on les fera redescendre de l'avion.
Vol annulé pour cause de problème technique, c'est la seule explication à
laquelle auront droit les passagers. S'ensuivra alors une pagaille
indescriptible. Les voyageurs couraient à gauche et à droite pour trouver une
explication sur leur situation, se situer dans le plan des départs d'avions, et
surtout si l'attente doit encore durer longtemps. Des préoccupations, en somme
légitimes et fondées, mais allez le dire au personnel au sol qui n'a pas « les
pieds sur terre », ironisent des voyageurs avec lesquels nous sommes restés en
contact durant tout le retard accusé par le vol AH 6168, devant assurer la
liaison Oran - Constantine dans l'après-midi du vendredi 23 janvier 2015. Un
retard qui durera pas moins de 22 heures, et des tonnes de tracasseries pour
les voyageurs. Une fois ayant évacué l'avion, les passagers seront livrés au
désarroi. « On avait trouvé aucun interlocuteur, à peine si on daignait bouger
les lèvres pour répondre aux questions, atténuer les inquiétudes. On a dû
affronter un mur de silence, absurde. Pourtant, la compagnie aérienne se doit
de prendre en charge ses clients », témoigne un voyageur. « Où sont passées les
qualités humaines de l'algérien, pourquoi on nous laisse dans le vague sans
aucune explication, ni assurance », renchérit un autre. Les commentaires
fusaient de partout, ciblant en particulier la compagnie aérienne nationale,
qui n'a pas su gérer convenablement cette perturbation, laissant les passagers.
À 17 heures, réembarquement dans l'avion, et décollage quelques minutes plus
tard. Hélas, quelque vingt minutes après son décollage, l'avion retourne sur le
tarmac de l'aéroport d'Oran. Les voyageurs n'étaient pas au bout de leur peine.
Ils allaient vivre une nuit terrible. Après ce deuxième incident, les
hostilités, plus violentes, ont été manifestées par les passagers, face à un
personnel toujours imperturbable, de marbre. Quel marasme ! Les services de
police sont alertés, il y a sérieux risque de dérapage. Une information circule
parmi les passagers, informels, on décollera à nouveau à 23 heures, dans la
soirée du vendredi. Mais, il n'en fut rien. La lassitude s'est emparée des
voyageurs, surtout ceux voyageant en compagnie d'enfants. Hélas, quelque vingt
minutes après son décollage, l'avion retourne sur le tarmac de l'aéroport
d'Oran. D'autres, ayant perdu patience, ont opté pour le voyage par taxi, dans
la nuit. Hier, dans la matinée, tout le monde a rappliqué à l'aéroport d'Oran.
Et ce n'est que vers la mi-journée qu'on a embarqué les voyageurs dans un
avion, qui regagnera Constantine après un vol de deux heures. Exténués, les
passagers ne sont pas prêts d'oublier cette mésaventure. Chèrement payé, car en
sus du prix du billet d'avion, pas très économique, ils ont dû débourser
beaucoup d'argent durant 22 heures en attente d'un avion.