Des compteurs
électriques qui prennent feu sans raisons apparentes dans plusieurs cités à
Oran, constituent un phénomène récurrent qui préoccupe sérieusement aussi bien
la Sonelgaz que les abonnés, inquiets surtout pour leur sécurité. Une vingtaine
d'incendies causés par des compteurs électriques ont été enregistrés en 2014,
alors que cette année pas moins de trois cas ont été signalés. Ces incendies
sont déclenchés dans la cage de regroupement des compteurs électriques. Des
situations où parfois l'on frise la catastrophe. Le dernier sinistré remonte à
la journée de lundi dernier à la cité El Wiaam 300-Logements à Bir El-Djir. Une
femme a été victime de fractures et sept autres âgées entre 20 et 50 ans, ont
été asphyxiées par la fumée qui s'est dégagée de cet incendie, qui s'est déclaré
après un court-circuit qui a pris départ dans une niche de compteurs
électriques avant de se propager. Pour les dégâts matériels, 20 compteurs
électriques ont été calcinés. La cause principale de ces incendies est souvent
un court-circuit au niveau d'un compteur électrique. Et comme ces compteurs
sont regroupés depuis début l'année 2000 au niveau du rez-de-chaussée des
bâtiments, chaque court-circuit causé au niveau d'un compteur se propage aux
autres et mène à un incendie, les gaines en plastique prenant feu ainsi que la
boiserie. Il arrive parfois même que des dégâts matériels soient occasionnés
aux biens des habitants du rez-de-chaussée des bâtiments, lieu de regroupement
des armoires des compteurs électriques, mitoyennes à leurs appartements. Selon la
sonelgaz, la décision de placer les compteurs regroupés au niveau du
rez-de-chaussée des immeubles obéit à plusieurs facteurs. D'abord par souci de
sécurité de ces ouvrages électriques, à savoir les compteurs puis pour
combattre le vol d'énergie. Avec ce système, le relevé des compteurs se fait
aussi d'une manière efficace. Au sujet des sinistres occasionnés par des
courts-circuits au niveau des compteurs regroupés, la chargée de communication
de la Sonelgaz Oran, qui s'est exprimée jeudi sur les ondes de la radio locale
a souligné qu'au niveau des colonnes montantes où sont placées les gaines
techniques, les citoyens mettent toutes sortes d'objets. La vraie cause de ces
incendies est que certains habitants utilisent les armoires des colonnes
montantes comme débarras pour toutes sortes d'objets inflammables comme, les
tapis, les bidons de plastique, des meubles, des chiffons... Le risque de
propagation rapide d'un incendie, une fois déclenché est plus important. Les
infiltrations d'eau à l'intérieur des gaines techniques, à cause du manque
d'entretien et de maintenance des réseaux d'assainissement et d'AEP cause aussi
des courts-circuits au niveau des compteurs dont les armoires sont mitoyennes
». De son côté un autre cadre de la sonlegaz a souligné que « certains citoyens
disposent de disjoncteurs de mauvaise qualité au niveau de leur appartement.
Avec une forte consommation, les disjoncteurs chauffent et causent des cours
circuit ». En somme, le problème des incendies au niveau des bâtiments est
surtout dû à ces mauvaises pratiques y compris le piratage. Si le citoyen
venait à en prendre conscience, le nombre d'accidents diminuerait
considérablement pour ne pas dire disparaîtrait. D'autre part selon des
habitants, ces incendies seraient dus à la qualité suspecte des matériaux,
notamment les connecteurs électriques utilisés par les sous-traitants pour la
réalisation de l'installation des colonnes montantes. Une hypothèse rejetée par
les responsables de la Sonelgaz. Selon la chargée de communication les matériaux
et les câbles sont contrôlés régulièrement, par une brigade spécialisée. « Des
caméras infra-rouge sont utilisées pour détecter les endroits ou les câbles
sont détériorés. Ces derniers sont remplacés à chaque fois ». En effet, le
recours de la Sonelgaz au regroupement des compteurs électriques des immeubles,
s'il a permis de limiter le phénomène de vol du courant électrique par certains
«abonnés», représente en même temps un réel risque pour les occupants de ces
habitations collectives. Aussi, voyant en ce regroupement de compteurs un
facteur aggravant de ces accidents, les citoyens souhaitent le retour à
l'ancien système ou, les compteurs étaient placés au niveau de chaque étage,
soit deux ou trois lorsque le bâtiment abrite trois logements par étage, afin
que, si incendie il y a, ce dernier sera circonscrit à un seul étage. De la
sorte, les dégâts seront moindres et l'intervention plus efficace.