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Epreuve de force inévitable dans le secteur de l'éducation. C'est ce qui
ressort de la rencontre organisée jeudi dernier (22 janvier 2015) par
l'intersyndicale qui regroupe en son sein sept syndicats autonomes (Unpef,
Snte, Snapap, Snapest, Cla, Snapep et Satef).
« Le recours au bras de fer entre la tutelle et les syndicats est inévitable à l'ombre d'une absence flagrante de bonne volonté pour régler les préoccupations des travailleurs du secteur. Là-dessus, un accord de principe, partagé à l'unanimité par les syndicalistes, a sanctionné la rencontre de jeudi dernier. Tous les membres de l'intersyndicale sont pour la grève », nous a déclaré, hier, le porte parole de l'Unpef, M. Amraoui. Joint part téléphone, ce dernier nous a précisé que la réunion, tenue jeudi dernier, a été consacrée à l'élaboration de la plateforme commune de revendications. Une plateforme presque impossible à satisfaire dans l'immédiat et par le seul ministère de l'éducation nationale, d'où la prévision d'une brouille inévitable. Dans ses revendications, l'intersyndicale exige des révisions en bloc, « touchant le statut particulier, le régime indemnitaire, les salaires, ainsi que la dynamisation du dossier de la médecine du travail », comme l'a indiqué notre interlocuteur. Ce dernier nous a avoué que « les syndicalistes savent pertinemment que la tutelle ne peut pas régler ces problèmes, qui ne relèvent pas de ses prérogatives, d'ailleurs elle ne fait que les transmettre à sa hiérarchie, et c'est pour cette raison qu'ils se trouvent contraint d'opter pour l'ultime recours, la grève, pour se faire entendre des pouvoirs publics ». Ajoutant dans ce contexte qu' « il reste seulement à définir la nature de la protestation et sa durée ». Une décision qui sera prise lors d'une rencontre des membres de l'intersyndicale prévue pour le 26 janvier prochain. La couleur est annoncée. Le recours inévitable à l'épreuve de force est un premier test pour Mme Nouria Benghebrit, qui a réussi depuis sa nomination à maintenir un certain équilibre avec les partenaires sociaux. Aussi, cela ne constituerait pas moins un test de vérité pour l'intersyndicale, qui s'engagerait là dans sa première action commune. Pour rappel, malgré plusieurs initiatives menées par le passé pour se regrouper dans un cadre unificateur de différentes tendances syndicales, il n'a jamais été possible de parler d'une seule voix. En tout cas, la Ministre de l'Education nationale ne veut pas entendre parler de « grève », estimant que tout peut se régler avec le temps. Et, c'est ce qui semble le plus manquer présentement, le temps, car les syndicalistes semble avoir tiré un trait sur la trêve. Sur un autre registre de la contestation, celle des élèves des classes terminales, Mme N. Benghebrit marque le pas sur l'application de la fiche de synthèse dans l'évaluation finale des candidats au baccalauréat. « Nous avons décidé d'instaurer cette fiche de synthèse dans l'intérêt des élèves, car il s'agit d'une récompense aux efforts fournis durant toute l'année scolaire, mais si cela provoque l'angoisse ou la panique chez les élèves, nous sommes prêts à reporter son application », a-t-elle affirmé, jeudi dernier, en réponse à des craintes exprimées par des élèves de 3 ème AS dans un lycée de Lakhdaria. Certains candidats au baccalauréat ont estimé, lors de cette entrevue avec la ministre, en visite sur les lieux, que la fiche de synthèse « hypothéquerait » leurs chances de réussite à cet examen. « Ne vous inquiétez pas. Si cette fiche constitue une source d'angoisse, son application sera reportée. Le ministère œuvre pour réunir toutes les conditions devant permettre votre réussite », a-t-elle assuré. Par contre, la ministre s'est montrée ferme concernant le recours à la limitation du seuil de cours concernés par les épreuves du baccalauréat. « Je ne veux plus entendre ce mot. Vous devez étudier assidûment pour vous préparer comme il se doit à cet examen, a-t-elle répondu à une dizaine d'élèves ayant tenu un sit-in en dehors du lycée pour appeler à la limitation du contenu pédagogique concerné par le baccalauréat. « Le seuil des cours est une mesure prise en 2008, et était dictée par des circonstances particulières. Aujourd'hui, rien ne justifie son adoption puisque les conditions de scolarisation et d'avancement des cours sont normales, et tous les moyens nécessaires sont mis à votre disposition », a expliqué la ministre. Elle a annoncé que des réunions d'évaluation du cycle secondaire seront organisées « incessamment » avec la participation des enseignants, des inspecteurs et des directeurs d'établissement. « Les élèves pourront y faire des propositions, à cet effet, à travers leurs délégués », a-t-elle encore insisté. Parmi les principaux aspects à débattre lors de ces réunions figurent la possibilité d'avancer l'épreuve du baccalauréat pour certaines matières à la 2eme AS, a-t-elle indiqué, expliquant que cette mesure pourrait être adoptée si on juge qu'il y a effectivement, surcharge dans les épreuves du baccalauréat. Des solutions pour tempérer l'ardeur des élèves existent, mais la grève qui se profile dans le décor peut faire changer les positions sur l'échiquier. En faveur de qui ? |
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